Feuillet d'automne
J'abandonne mes traces dans le sable fin du chemin,
Les laisse s'enfoncer, lit d'une poussière qui se repose,
Et réveille en mon pas les graines de vie de ma prose,
Qui s'envolent et jouent près de ma main,
Se fermant sur le vide d'une cartouche d'encre.
J'abandonne mes larmes dans les sillons de l'écrit,
Diluant les racines de ma plumes dans les rivières,
Et animé par les chants de mes pairs,
Je l'entend conter les vides de mes récits,
Barrages incertains, d'aujourd'hui à demain.
J'abandonne les rares et fleuris bourgeons de ma mémoire,
Dans le souffle sifflant du silence d'un cyclone,
Qui tonne une rage tremblante sur le trône,
Bibliothèque de la plus vieille des histoires,
Fait naître en ton sein la plus riche des naissances.
Julien Grach