Acte 1- Folie

Un curieux sentiment que voilà. Une palette d’émotions incompréhensible qui semblait jouer avec mes nerfs. Jamais de toute mon existence je n’avais été aussi partagée… Et le pire dans l’histoire, c’est que je ne savais même pas au nom de quoi mes ressentiments se plaisaient à se mélanger ainsi. C’était comme si, en moins de temps qu’il n’en aura fallut au soleil pour se lever ce matin, je venais d’acquérir une notion de la vie qui m’était jusqu’alors étrangère. Comme si, après une cinquantaine d’année d’existence, je découvrais pour la première fois ma vie. Un nouveau regard, une nouvelle vision des choses… qui se confrontait à présent à la première.

L’origine de ces tourments me paraissait si claire. J’avais trahi mon village. J’avais offert à l’un de nos plus redoutables ennemis l’occasion de frapper un grand coup, de réduire nos espoirs à néant. Pas seulement les nôtres, mais aussi ceux du monde entier… Une partie de moi se refusait encore à l’admettre, mais la seconde, cette personnalité émergeante qui pointait pour la première fois le bout de son nez après cinquante ans, en avait parfaitement conscience, et tentait visiblement de m’accabler de cette sombre intuition.

Dans un monde parfait, j’aurai chassé d’un revers de la main cette stupide deuxième personnalité et me serait alors acharnée à mettre fin aux projets des Fils de l’Entropie jusqu’à ce que la solution m’apparaisse comme évidente. Mais cette voix me susurrait à l’oreille que mes tentatives seraient vaines. Et vu la situation, elle avait sûrement raison, et je n’osais la contredire. A quoi bon chercher, chercher encore et encore, sans relâche, alors que de toute évidence, rien dans tous ces livres ne me serait d’aucune utilité.

Les livres. Ils étaient entassés sur mon bureau, par dizaine. De lourds volumes imbriqués dont la couverture de cuir semblait avoir traversé les âges. Pour la première fois de ma vie, je les observais avec dédain. A quoi pouvaient-ils bien me servir ? Quelle chance existait-il pour que, parmi l’infinité de sujets traitables, le moindre de ces bouquins puisse contenir quoi que ce soit en rapport avec le sujet qui me hantait depuis maintenant 24H.
Cette attitude ne me semblait même pas défaitiste. Simplement réaliste.

*A quoi bon…*

J’inspirais lourdement, le regard vague totalement perdu dans mes pensées.

*A quoi bon lutter…*

Le goût de l’amertume imprégnait mes lèvres, qui elles aussi semblaient avoir perdu tout espoir de s’étirer en un sourire victorieux. Une fine brise se glissa par la fenêtre et vint caresser mon bureau, perturbant le silence. Cet air délicieusement frais, son odeur si particulière, ce son mélodieux… Il me rappelait énormément.



C’était une après midi parfaitement ensoleillé, peut-être trop. La rivière n’était qu’a quelques mètres, et des éclaboussure jaillissaient sur la rive. Jiraiya prenait appui sur la surface, s’extirpant douloureusement de l’eau pour la énième fois. Sa bouille d’ordinaire réjouie de gamin de 10 ans turbulent affichait une grimace de rage. Face à lui, Orochimaru se tenait debout, les deux pieds aussi fermement que possible posé sur les ondes. Il avait les bras croisé, et n’affichait même pas d’air supérieur alors qu’il toisait Jiraiya du regard. Cela devait bien faire une heure que tous deux se battaient de cette manière. Et une fois de plus, la riposte de Jiraiya était tombée à l’eau, au sens littéral du terme.

Quand à moi, j’étais assise dans l’herbe non loin de la scène, les genoux repliés sur la poitrine. Un vent délicieux vint perturber mes cheveux blonds noués en queue de cheval. Ma frange, si courte à l’époque, se prit dans mes yeux et m’obligeant à me frotter le visage. Non loin de là, Sarutobi sensei était étalé à l’ombre d’un arbre, une revue technique à la main (et oui, à l’époque, Icha Icha paradise n’existait pas encore On s’occupait comme on le pouvait).

Jiraiya se redressa enfin, trempé. Orochimaru, de son côté, n’avait subit que quelques éclaboussures et observait son éternel rival d’un air presque condescendant. Ce dernier, déjà au bord de la crise de nerf, n’avait vraiment pas besoin d’une telle compassion à sa nullité pour s’emporter plus encore.
Il beugla, le doigt pointé sur son adversaire.
« Tu ne vaux rien ! Orochimaru ! Et un de ces quatre, je finirai par t’éclater ! »

Pour toute réponse, il n’eu droit qu’a un haussement de sourcils dubitatif de la part du jeune mais néanmoins déjà très fort Orochimaru. Essuyant du regard le tremblement de rage auquel Jiraiya était en proie, il finit cependant par se permettre une réponse.

« Si tu veux me battre, deviens plus fort, au lieu de jacasser. Tu n’es même pas capable de contrôler correctement ton chakra.»

Il désigna alors du regard les pieds de Jiraiya, qui tantôt s’enfonçaient de quelques millimètres dans l’eau, tantôt s’en détachaient presque de manière brutale, déséquilibrant le genin. Ce dernier observa à son tour ses pieds, et entra dans une rage plus grande encore.

« Raaaaaah ! Prends ça ! »

Jiraiya composa quelques signes et, après quelques vociférations katonniques, cracha une flamme de diamètre moyen qui se répandit sur toute la zone, me privant de la vision d’Orochimaru.
Je soufflais de lassitude devant cette rivalité médiocre qui durait depuis toujours. Si au moins les deux candidats avaient eu un semblant de même niveau…
« Tsunade-chan, tu ne devrai pas les séparer ? »

C’était Sarutobi-sensei. Il venait de me rejoindre, s’asseyant à mes côtés. Je le regardais d’un air un peu surpris. Son air amusé me froissait presque.
« Les séparer ? Je n’ai fais que ça depuis un mois, et voyez vous-même le résultat… Ces deux là passeront leur temps à se battre, quoi qu’on leur dise. Et si j’essaye de les interrompres, je devrais me battre aussi. Je n’ai pas envie de me fatiguer pour des choses aussi inutiles. Se battre, ça ne sert à rien. Quand je serai grande, je serai médecin.»

Sarutobi me regarda de son habituel air énigmatique, puis il fronça légèrement les sourcils.
« La bataille est parfois futile et inutile, c’est vrai, Jiraiya et Orochimaru en sont un parfait exemple… Mais on se bat parfois pour des causes qui en valent la peine. »

« Quelle cause peut bien valoir la peine pour qu’on mette sa vie en danger ? Une fois refroidie, les causes, ça ne nous empêche pas de nous faire manger par les vers… »
« Tu prendra bien vite conscience que ta vie ne vaut parfois pas grand-chose si tu la traverse seule. Et quand tu sauras ceci, tu comprendras qu’on puisse donner sa vie pour préserver celle des autres. »

Je posais ma tête sur mes bras, toujours croisé sur mes genoux, songeuse.
« Et toi, Sensei ? Pour quoi risquerais-tu ta vie ? »

Sarutobi me regarda, quelque peu surpris et désarçonné par cette question, puis il éclata de rire et ses yeux s’orientèrent à nouveau vers les deux zouaves.

« Je donnerai ma vie pour ce village. » déclara-t-il, serein. Son étrange quiétude après des propos si morbide me surprenait. C’était un sentiment curieux que je ne me donnais pas les moyens de comprendre.

« Les ninjas se battent, Tsunade. Pas simplement pour évaluer leur puissance."

Il marqua une pause, les yeux toujours rivés sur Orochimaru et Jiraiya. Il se tenait droit, assis en tailleur, et sa barbiche naissante lui donnait un petit air de pharaon, ainsi disposé.
En cet instant même, je ne pouvais qu’éprouver un profond sentiment de respect à l’égard de mon sensei.

« Un jour, toi aussi tu trouvera une cause à défendre. »

Son air confiant compensait mon manque de foi en ses dires. Je l’observais, encore dubitative, tandis qu’en toile de fond, Jiraiya fonçait à nouveau sur un Orochimaru indemne et qui ne témoignait d’aucune faiblesse.

Quelques mois plus tard, à peine, Sarutobi-sensei devenait Sandaime Hokage…



La fenêtre claqua, m’extirpant de mes souvenirs pour me ramener dans mon bureau. J’observais ce dernier. La pile de livre était toujours là, se tenant droite devant moi comme une tour de babel qui me défiait ouvertement. Peut-être y avait il encore de l’espoir. Oui, peut-être que c’était l’une de ces choses qui méritaient qu’on se batte jusqu’au bout pour elle. Je devais préserver le village. Pas le mettre en péril. Et s’il fallait se battre, c’était dès maintenant.



Quelle pensée idiote. Comment donc pouvais je me battre autrement en cet instant précis ? La chassant de mon crâne tout comme je choisissais délibérément de foutre dehors de ma conscience cette Tsunade défaitiste et égoïste qui sommeillait en moi, je m’installais avec un regain d’énergie sensible derrière mon bureau. Il devait bien y avoir quelque chose… Non, il devait FORCEMENT y avoir quelque chose….

Je me serai contentée d’une vague allusion, d’un simple indice, n’importe quoi, du moment que cela me remettait dans la voie. Je ne céderais pas si facilement, je pouvais en faire le serment. C’était mon rôle. C’était pour cela qu’on avait voulu de moi comme 5eme Hokage.

Des heures et des heures. Une interminable lecture, et j’en venais tout juste au terme du premier volume. Mes yeux piquaient désagréablement, tandis qu’ils parcouraient les dernières lignes de la page. Un monceau de monstruosité sans nom, écrit et décrit le plus salement du monde. Cette lecture imposée avait été doublement difficile. Premièrement, parce que l’auteur de l’ouvrage semblait autant porter en estime l’humanité que la délicate science de l’écriture. Certaines pages, décrivant des rituels sanglants à souhait, étaient maculées de taches brunes, très évocatrices, que je soupçonnais fortement d’être le résultat des opérations décrites…

J’ignorais en quelle année ce déséquilibré mental avait pu sévir, et encore plus à quel moment de sa vie il avait eu l’audace de rédiger cette horreur. J’optais pour la fin, priant pour que les expériences décrites soient le fruit de toute une vie de monstruosité et non seulement quelques ébauches…Parfois, la meilleure explication, c’était celle qui nous convenait.

Fermant enfin ce maudit livre, je constatais avec un rictus de dégoût que la quatrième page était collante et maculée d’une substance rougeâtre séchée…
Ce genre de livre n’avait vraiment pas sa place dans une bibliothèque digne de ce nom. Mais il était malheureusement nécessaire de toujours conserver un exemplaire de ce qui se faisait de pire, afin de pouvoir glaner des informations.

Des informations, parlons en, je n’en avais eu aucune. Pas la moindre. Je venais de parcourir durant près de deux heures un volume où les pires ignominies sans noms se succédaient pages après page, et je ne voyais pas en quoi aucun de ces rites pourrait servir les intérêts de Shaolan. D’un certain point de vue, c’était plutôt rassurant. D’un autre, ça laissait une grande porte ouverte sur toutes les atrocités restantes…



Un long bâillement se glissa en dehors de ma bouche. La fatigue devant l’effort de lecture exigé me rendait bien moins efficace. Une pointe d’humour me vint à l’esprit, et je songeais un instant à me lancer dans l’essai de l’un des revigorants évoqués dans le premier ouvrage, à savoir la décoction de thym séché mixé dans du sang de menstruations virginales…

Esquissant un rictus vomitif, je prenais l’ouvrage dégueulasse et le balançait sur le coin droit de mon bureau. Il était temps de passer à l’ouvrage suivant…

Une inspiration profonde, un soupçon de courage regagné, et je me lançais dans la lecture de ce second tome. Bienvenue au musée des horreurs, le retour. J’aurai pu croire que la version 1 m’aurait rodé, blindée, montré le pire. Je me trompais. Visiblement, toutes les formes que pouvaient prendre l’atrocité et l’impitoyable cruauté des hommes nécessitaient plusieurs tomes… Une grande nouvelle ! Enfin, pas tant que ça. Quand on observait le monde moderne, on s’attendait plus ou moins à ce genre de faits, même si on refusait de l’admettre durant les 364 jours des 365 qui peuplaient une année. Visiblement, c’était mon jour de lucidité. Forcée, mais lucidité quand même.

Comble du comble, ce second volume était doté de ce qui m’apparaissait à l’heure actuelle comme étant la pire des inventions de l’imprimerie : l’illustration. A peine en était je au sommaire que je me retenais de fermer aussi sec le livre. L’image d’une femme dépecée et écartelée sur un mur me retournait l’estomac. Mais qu’est ce que les fanatiques fétichistes pouvaient bien avoir avec les pauvres femmes vierges ?! Tant de misogynie me constern… Non, finalement, le bouquin prônait l’égalité des sexes. Sur la page suivante était empalé un homme sur un énorme pieu, se vidant de son sang sur un cercle rituel. Ses parties génitales avaient été arrachées pour une hémorragie plus rapide.
Je respirais un grand coup, consciente que ce genre de malade avait un adage assez fâcheux pour moi : toujours garder le meilleur pour la fin.

Les textes n’étaient pas en reste. A mesure de ma lecture, j’étais en mesure d’apprécier un certain paradoxe. Si ce livre était issu d’une imprimerie moderne, en conséquence de quoi doté d’une écriture script bien plus agréable à lire que le tome du premier fada, son contenu suffisait à rendre le terme « agréable » totalement désuet. Il en fallait, de la volonté, pour conserver ses yeux rivés vers ce papier pourtant si pur et dénué de taches quelconques, criblé d’expériences capables de convaincre n’importe qui que l’humanité, en fond de compte, méritait certainement le châtiment que lui réservait Shaolan. Je fronçais les sourcils. Comment ? Comment pouvait-on s’adonner à des passes temps si ignobles et insensés ? Quel plaisir pouvait-on trouver chez la douleur et la souffrance insoutenable d’autrui, le tout dans l’idée de grappiller un chouïa de pouvoir insignifiant et inutile ? En cet instant même, je ne pouvais que douter de la bonne pensée qui voulait que l’humanité soit fondamentalement bonne, car je ne voyais aucune bonté sur ces pages. Uniquement du sang, des meurtres, de la souffrance.

J’eu un tressaillement, et me reculais au fond de ma chaise, m’appuyant sans retenue contre le dossier. Une pause était nécessaire. Elle eut cependant l’inconvénient de me ramener à mes pensées…

Shaolan veut semer le chaos et mettre fin à l’humanité…

Certains Hommes ne méritent pas de vivre…

S’ils pouvaient crever d’eux même…


A peine cette pensée avait-elle été formulée que j’en fus indignée. Il n’était pas dans ma nature de penser ainsi. Cette lecture avait une influence vraiment néfaste sur mon équilibre mental, mieux valait ne pas traîner. Si je me mettais à raisonner comme mon monstre d’ennemi, cela n’était pas bon pour moi… a moins que la clé ne se situe justement là.

*Penser comme Shaolan*

Je croisais les mains devant mes lèvres, comme je le faisais si souvent lorsqu’une réflexion intense s’amorçait. Qu’y avait-il de plus simple pour comprendre les intentions de quelqu’un que de raisonner comme lui ?

Avec un peu de calme, cela devait être faisable. Et du calme, je n’en manquais pas. Il me fallait maintenant rassembler des éléments.

Les fils de l’Entropie avaient par le passé tenté de rompre les barrières qui nous séparaient du Mekkai. Ils voulaient déverser sur le monde un flot d’Esprits tous plus ou moins préoccupés par le sort de l’humanité à un même niveau, c'est-à-dire le niveau zéro. La terre se serait transformée en un champ de bataille nourri par les rivalités et les conflits perpétuels de ces Yoma, et l’humanité n’aurait pas fait long feu… Le but des Fils de l’Entropie était-il d’éradiquer l’humanité de la surface de la terre ? Ridicule…
Il fallait plus certainement remonter à la source. L’Entropie. Le chaos physique et universel, celui qui amorça l’écoulement du temps… L’entropie est présente en toute chose, et ne peut que grandir, conduisant à la décrépitude totale…et à la renaissance.

La renaissance, le renouveau de ce qui vit et ne vit pas. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Ce que voulaient les Fils de l’Entropie, ce n’était ni plus ni moins qu’une renaissance du monde ! En version accélérée, visiblement. Ils espéraient réellement pouvoir faire retourner la terre après l’avoir rasée complètement ? Pensaient-ils réellement pouvoir amener un meilleur ordre par le chaos le plus total ? Non, c’était purement absurde, et si c’était le cas, ils étaient encore plus dégénérés que ce qu’ils avaient pu nous laisser entrevoir…
De plus je ne voyais vraiment pas ce que je pouvais avoir d’attrayant à leurs yeux. Ils n’avaient pas besoin de mon sang pour ça…Ma vie, peut-être, leur aurait été plus utile, si l’idée leur revenait de me sacrifier, ainsi que d’autres héritiers de kekkai genkai élémentaires, pour faire chuter les barrières entre notre monde et celui des esprits. C’était à mes yeux la seule utilité qu’elle pouvait avoir devant les leurs… Que pouvaient-ils bien vouloir de plus ?



Cette idée me frappa. Peut-être que ce qui les intéressait n’était pas ma vie dans le sens sacrificiel du terme… Qu’avait mon existence pour représenter un intérêt aux yeux de sociopathes aux tendances destructrices compulsives… ? Non, je m’écartais de mon objectif premier. Si je les considérais comme des malades, je ne parviendrais pas à saisir leurs idées. Shaolan n’apparaissait pas comme quelqu’un d’irraisonnable. C’était d’ailleurs son incroyable raison qui était effrayant. Comment pouvait on viser des desseins si sombre de manière réfléchie et logique ?



Qui étais-je ? Une médical nin de renom, et une chef de village. Le village, l’intérêt se trouvait certainement de ce côté. Que représentait basiquement un village ? Une force armée, même si, en tant que Kage, il devenait bien plus. Une force armée existait dans le but de se battre.

Je progressais. Mais bien que voyant ce que Shaolan pouvait envier de ma position, je ne voyais toujours pas le moyen qu’il voulait adopter pour en bénéficier.



*Tss….qu’il essaye de me cloner, qu’on rigole. Si il veut gérer ce village et le mener quelque part, je lui souhaite bien du courage.* pensais je en tournant distraitement la page.

Citation :

Contrôle de l’Esprit

Des mots écrits en gros caractère en haut de page. Un pincement au cœur me prit quand je lu la description plus en détail.

Citation :

Manipulation de la psyché. Nécessite le sang du sujet et 9 jours de cérémonie.

Mon cœur cessa de battre l’espace d’un instant, et mon cerveau ne fit qu’un tour. Avec une avidité et une impatience peu ordinaire, je dévorais les lignes suivantes…

Citation :

S’officie sur une flaque de 3mètres de circonférence composée de larmes de Onbat et d’urine de porc.

avant de souffler un grand coup. Des larmes de Onbat ? Quand bien même Shaolan découvrirait une de ces créatures folkloriques, encore faudra-t-il le faire pleurer.

Je lâchais un rire nerveux, vraiment soulagée par le ridicule de cette pensée qui m’était venue à la tête. Malheureusement, mon rire fut de courte durée, le regard attiré par les notes de bas de page.

Citation :

Rite inspiré par le Kekkai Genkai du clan Enichiro

Le silence. Un silence monstrueusement pesant. J’interrompais ma lecture, le cœur lourd. Une fois de plus, j’étais partagée. Divisée entre le sentiment réconfortant de l’indice et l’anxiété à l’idée de ne pas me tromper.

Direction la bibliothèque.

Encore cette voix qui, sous un masque de raison, semblait vouloir m’inciter à l’échec le plus cuisant. Je dévalais les marches de la tour quatre à quatre, les avalants sous de longues enjambées pressées. Les shinobis présent à l’accueil tentèrent de m’interroger, mais leurs mots ne m’atteignaient pas, pas plus que leurs inquiétudes. J’avais déjà bien assez à faire avec la mienne.

Au dehors, le brouhaha d’un village qui vit, respire en chaque instant.


*La ferme ! *

Je serai le poing. Cette autre moi qui attendait patiemment son heure. Ce n’était pas moi, cela ne pouvait pas être moi. C’était un monstre qui se délectait du funeste, un monstre que Shaolan avait créé en moi, j’en étais convaincue. Ce n’était qu’une manière de penser qui m’était totalement étrangère, qui n’avait vu le jour que par l’utilisation d’un malheureux maléfice. Refusant catégoriquement de reconnaître que cette part d’ombre aurait pu exister depuis toujours, enfouie aussi profond que pouvait le permettre mon âme, je tournais les talons dans une ruelle sombre, cherchant la solitude. La foule me mettait soudainement mal à l’aise, et déjà, je semblais éprouver une inéluctable attirance pour les ténèbres. Les villageois, leurs sourires, leurs éclats de rires…autant de choses qui, en cet instant, m’insupportaient, sans que je puisse dire pourquoi.

La ruelle me conduisit bientôt à l’arrière de la bibliothèque, et j’empruntais l’entrée de service, afin d’éviter une fois de plus le moindre contact avec qui que ce soit. Une solitude maladive qui apparaissait presque comme salvatrice. Un désir profond de ne plus entendre autre chose que mes propres pensées, pourtant si étrangères en cet instant. Mais immanquablement, la bibliothécaire se dirigea vers moi, de sa démarche la plus indignée.

« Tsunade-sama. L’entrée de service est réservée au personnel de… »

« Fermes là. »
« Hein ? Mais je ne vous permets pas ! Je vais en référer au… »

Tues la.

« J’ai dis la ferme ! » gueulais je d’une voix sonore, m’adressant autant à la voix présente dans ma tête qu’a cette vieille truie de bibliothécaire qui ne semblait pas comprendre que l’heure n’était pas à la gaminerie revancharde…

Elle tenta de m’opposer plus de résistance, totalement outrée par mes propos, mais je ne lui prêtais pas plus d’attention. Je n’avais pas de temps à perdre. Cette voix, j’en étais à présent convaincue, n’avait rien de…moi. Elle avait beau emprunter mon timbre sonore, elle parlait au nom de quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui était certainement un grand brun ténébreux membre des fils de l’Entropie…

Je marchais le long des étagères, en venant à oublier ce que je cherchais. Mes pensées s’emmêlaient, comme si plusieurs personnes tentaient de penser simultanément dans mon seul et unique crâne. Une migraine effroyable me prit, manquant de me faire trébucher. Je m’appuyais contre l’étagère la plus proche, respirant profondément.

*Ne lâches pas maintenant, tu peux encore…*

*Non ! Non ! je dois…*

« Va au diable ! »

La voix se tu. Un silence. Un double silence. L’un, purement psychologique, s’épanouissait dans mon crâne, dissipant la migraine, et me faisait un bien fou. L’autre, profond et gêné, s’installa dans la bibliothèque. Personne n’avait pu manquer mes excès verbaux depuis mon entrée, pas même Mme Tanaka, qui était complètement sourde et sénile. Je devais respirer, profondément, et faire vite chuter mon battement cardiaque, ou je prenais le risque de perdre le peu de temps qu’il me restait.

Je me redressais, me mettant de nouveau à parcourir les étalages. Enfin, je trouvais ce qu’il me semblait être venu chercher ici. Devant moi se dressait l’étagère dédiée aux archives étrangères. Mon doigt parcouru les tranches une à une, délaissant totalement les ouvrages du monde entier pour ne me consacrer qu’à ceux en provenance du village caché de la brume… Mon regard se posa sur l’un des ouvrages, juste avant que ma main ne le rejoigne.

« Kirigakure no Sato- Clans recensés »

Je m’emparais en toute hâte du livre, et m’empressais de l’ouvrir. La date de parution datait de plus d’une décennie, mais notre homme avait certainement fait parlé de lui auparavant…
Je tournais les pages, mais ma main, tremblante, refusa de dépasser l’épilogue. Une peur viscérale prenait le dessus. Mais qu’avais je peur de découvrir ainsi ? Non… ce n’était pas moi…Cette peur n’était pas la mienne. Elle avait beau me tirailler l’estomac, m’ulcérer les parois à coup d’acide gastrique, troubler mon système nerveux, elle n’était qu’un pâle ressentiment qui ne m’était en rien propre. Mais alors que cette peur de la personnalité qui parasitait mon corps grandissait, elle se mêlait peu à peu à mes propres sentiments, me plongeant dans un état psychologique critique. J’étais tétanisée, refusant de tourner cette foutue page, mais la partie raisonnable qui demeurait en moi savait pertinemment que si Shaolan en avait peur, c’était que la solution se trouvait certainement ici. Et une lutte interne farouche se livrait. Un tressaillement d’horreur me frappa lorsque je me rendis compte qu’en dépit de toute ma volonté, ma main ne bougeait pas d’un pouce…C’était comme si elle refusait de m’obéir.

*Tu ne gagneras pas à ça ! *


Un soubresaut de volonté me permis de tourner la page avec violence, manquant de l’arracher. Le sommaire… Mon regard le parcouru à toute allure, et tout mon être semblait lutter, conscient de l’urgence de la situation. Le clan Enichiro n’apparaissait nulle part. Comme en une ultime raillerie, la tension se relâcha en moins, comme si la chose ne semblait plus considérer ce livre comme une menace. Mes mains tremblaient, de désespoir, cette fois. Mais une bouffée d’obstination m’incita à parcourir l’ouvrage en diagonale. Le dernier chapitre traitait de la déchéance de la grande majorité des clans du pays de l’eau. Je n’y croyais plus le moins du monde lorsque mon cœur manqua un battement.

« D’entre tous, peu connurent une chute si vertigineuse que le clan Enichiro. Ce clan prospéra durant des décennies, conservant ses capacités secrètes. Mais alors que la seconde guerre éclata, il fut contraint de dévoiler ses talents. Dès la fin de ce grand conflit, leur Kekkai Genkai n’était plus un secret pour personne, et a partir de ce jour, ils furent les boucs émissaires tout désignés de tout ce qui allait de travers au sein du village de la brume. Exécuter un membre du clan revenait à trouver la cause logique d’un problème. Peu à peu, les membres se séparèrent, dissimulant leur identité afin d’éviter les poursuites. A ce jour, aucun membre vivant n’est connu. »

*On dirait que je viens d’en dégoter un, pourtant…*

Mais ceci ne m’expliquait en rien pourquoi ils avaient été chassé, et alors que cette irrépressible envie de fermer ce livre et d’en ignorer le contenu me reprenait, rendant mon corps incontrôlable, je fus attiré par des voix en bout de rayon.

Mes mains tiraillées entre ma volonté d’en lire d’avantage et celle de mon hôte de m’en empêcher, je fini par claquer fortement le volume, le fermant d’un coup sec et bruyant. Je jetais un regard rapide vers l’accueil. La bibliothécaire avait fait appel à des shinobis de garde postés dans la rue et semblait leur balancer que quelque chose ne tournait pas rond chez moi. La garce. Avec un peu de chance, elle mettrait ça sur le compte de l’antipathie légendaire qui nous liait. Au même moment, les chuunins tournèrent tous deux la tête vers moi et s’approchèrent d’un pas résolu, visiblement troublés.

*Et merde…*
Je collais à ma poitrine le volume, prenant la direction de l’accès réservé au personnel par lequel j’étais entrée. Je ne pouvais me permettre de perdre du temps à fournir à tout le monde des explications que moi-même je n’avais pas. A peine sortie, je croisais les doigts.



Un double se forma instantanément, et alors que je filais à toute allure vers la Tour, où je pourrai me barricader dans mon bureau, mon clone s’aventurait dans la direction opposée, prenant bien soin d’être suffisamment lent pour que les ninjas le remarquent. Voilà qui m’accorderait une bonne demi-heure de tranquillité.

C'était pas un chapitre à la base mais la limite m'a fait le couper en deux alors tant qu'a faire... ><




Les marches de la Tour, aussi resplendissantes qu’au premier jour de ma vie de Kage. Et pourtant, elle semblait en cet instant ternes, usées par le temps, comme si elle me guidait vers ma fin…Mais j’étais décidée à m’accrocher au dernier espoir qu’il me restait. Le temps me manquait, à n’en pas douter, mais du peu qu’il me restait, je jurais sur mon propre sang d’en faire bon usage, même si s’assermenter de la sorte me paraissait pour l’heure plutôt ironique.

Me voilà arrivée devant la porte. Elle se tient devant moi, close, et pour une raison que je commence à saisir, je ne parviens pas à l’ouvrir. Non pas que la serrure me résiste, mais mon corps s’en mêle et s’emmêle.

*Ouvres cette p***** de porte…*

Aller dans ton bureau ne te servira à rien

*Je suis là seule à décider de ce qui me sert ou pas!*


Je restais plantée devant la porte, incapable d’effectuer le moindre mouvement.
*Kuso…*

Je me mis à trembler de rage et de nervosité, mon corps tiraillé par deux volontés contraires qui semblaient exercer une influence identique sur chacun de mes muscles. Je serrai les poings, fronçant les sourcils à m’en fendre le crâne. C’était impossible. Cela ne pouvait pas se finir comme ça…pas tant qu’il me resterait la force et la volonté de penser ! Le coup partit tout seul, fracassant la porte. Les débris de bois se répandirent sur le sol en un spectacle d’allumettes. J’étais essoufflée, nauséeuse, comme si je venais de m’aventurer au-delà de ce que le corps pouvait encore considérer comme étant la normalité. Ma tête tournait, tandis qu’une sueur froide coulait le long de ma nuque. Mon regard épuisé et éreinté par tant de lutte incompréhensible en croisa un autre qui m’était familier. Shizune se tenait dans le bureau, un dossier médical entre les bras, les yeux écarquillés de stupeur devant ma nouvelle manière d’ouvrir les portes.

« Tsunade-sama, qu’est ce que… »
« Shizune, je n’ai…plus une seconde à perdre. »
Mon ton sec la dissuada d’achever sa phrase, et la stupeur céda place à l’inquiétude. En silence, elle s’écarta, tandis que je me traînais jusqu’au bureau, posant le livre à plat. La vérité n’était qu’a quelques lignes…si seulement…

Le moindre de mes gestes exigeait une concentration considérable, comme si une simple fraction de seconde de relâchement me ferait perdre à tout jamais le contrôle de moi-même. Une sensation très angoissante, qui me fit perdre des couleurs. Mon teint livide s’apparentait en cet instant à celui d’un cadavre, et les cernes sous mes yeux creusés par les tensions qui m’habitaient n’arrangeaient pas mon affaire. C’était sans même évoquer la panique qui opacifiait mes yeux alors qu’une goutte de sueur froide perlait sur ma tempe.

J’ouvris le livre, en un considérable effort de volonté. Je me sentais mourir, et un bref regard vers Shizune lui fit comprendre le critique de la situation. Elle entrouvrit les lèvres, comme pour poser une question, mais me vit replonger dans ma lecture, et s’abstint, jugeant cette dernière plus importante…

En effet, rien n’était plus important en cet instant précis que cette lecture…

Ma main tremblait, tournant les pages. Mes phalanges se contractèrent brusquement, désireuses de refermer le livre, mais je tapais du plat de la main sur la table afin d’en garder le contrôle. Un raz de marée de pensées défaitistes m’envahissait le crâne, et je luttais afin d’imposer un silence qui ne venait jamais. Tout ceci n’échappait pas à Shizune, qui paraissait de plus en plus inquiète.

La ligne de révélation fit son apparition. Après tant d’ardeur et d’effort, elle semblait s’écrire sous mes yeux, et je remuais les lèvres en silence tandis que mon regard embrassait les mots écrits sur ce papier jaunit par le temps, comme si chacun d’entre eux m’était connu depuis toujours.

« Les capacités de domination et de contrôle psychiques du clan Enichiro faisaient de ses membres des suspects idéaux lors d’éclatements de complots au grand jour… »

Je relevais la tête, détachant mon regard de cette phrase lourde de sens, tandis que Shizune m’observait, en proie à une inquiétude croissante.

« Tsunade-sama, je… »
« Shizune. Va immédiatement me chercher le traité sur les rôles et propriétés du sang humain dans les sciences occultes. Il est sur l’étagère des archives diverses de la salle de cours de l’Hopital. »
« Mais Tsunad… »
« Je t’en supplie ne discute pas ! » m’exclamais je avec force. Ma voix était tremblante, mon regard explicite. Jamais Shizune ne m’avait vu dans un tel état. Et comme si ma peur eut été la pire des maladies contagieuses, elle se lut à son tour dans son propre regard, et ma jeune disciple disparu en courant derrière l’encadrement de la porte.

Chaque seconde me rendait plus faible, plus éreintée. Mon corps semblait réclamer lui-même le contrôle de l’autre moi, désireux que toutes ces tensions cessent enfin. Je n’en pouvais plus, je ne pouvais fermer les yeux sans renoncer à mon existence. C’était une agonie d’un genre encore inconnu qui s’emparait de moi, et j’avais la nette impression que le moindre soupir emporterait avec lui le peu de volonté propre qu’il me restait.


"JAMAIS !"


"ALORS JE PREFERE MOURIR !"

Tout était perdu, de toute manière. Je me dressais devant mon bureau et m’emparais de ma plume, la trempant sans vergogne dans l’encrier avant de commencer à rédiger ce qui serait certainement mon ultime trace écrite…

« Shizune,
Les Fils de l’Entropie veulent ma vie. Pour ne pas la leur donner, je préfère me l’ôter. C’est ce qu’il y a de mieux à faire pour le villaAA… »

Une énorme tâche d’encre entacha le parchemin. Je ne contrôlais plus suffisamment ma propre main pour continuer ainsi. Il ne me restait qu’une seule chose à faire…

Je tentais alors de concentrer mon chakra en un scalpel acéré au bout de mon majeur, mais a peine une lueur bleutée enduisait-elle mes phalanges qu’elle disparaissait aussitôt.

*Je ne te laisserai pas prendre ma vie !*
Un rire glacial s’éleva des tréfonds de mon âme.



Un grognement de rage s’éleva dans la pièce, et je m’effondrais a genoux sur le sol, tenant ma tête fermement entre mes mains, comme si ce geste désespéré pouvait m’aider en quoi que ce soit. Me redressant, je m’emparai alors de ma plume et la plantait au dos de ma main, l’empalant sur le bureau. La douleur transperça ma chair, agitant mes fonctions nerveuses. Elle semblait brouiller l’influence de Shaolan sur moi. Je retirai la plume. Un bruit de succion, et le sang s’écoula sur le bureau. Je ne devais pas soigner cette blessure…Seule la douleur semblait pouvoir freiner l’emprise…

*Je t’en prie Shizune, revient vite…Je ne sais pas combien d’heures…de minutes je tiendrais encore…*

Première pensée qui ne trouva pas d’écho cynique depuis plusieurs minutes. Cela m’apportait un goût d’espoir dans la bouche que je croyais ne plus jamais connaître. Je ne pouvais pas me contenter d’attendre… Il devait bien y avoir ici quelque chose qui...peut-être que ce livre là…

Je parcourais mon bureau du regard, enfonçant mon ongle dans ma plaie afin de raviver la douleur. Le sang, si précieux sang, dégoulinait sur le sol. Il s’écrasait en grosses gouttes sur le parquet ciré.

Ma main ensanglantée fit glisser l’ouvrage jusqu’à moi, et je l’ouvrais sur cette même page qui m’avait mis sur la voix quelques dizaines de minutes auparavant. Mes yeux parcouraient frénétiquement les lignes, tandis que je faisais les cent pas près de la fenêtre.

Des bruits de pas se firent entendre depuis le couloir. Shizune revenait enfin, j’allais pouvoir lui dire que…



« Shizune je dois… »

Mes yeux s’embrasèrent, et tout prit un sens. En bruit de fond, Shizune franchissait la porte en trombe, un livre sous le bras, essoufflée et clamant quelque chose d’une voix forte. Mais je ne l’entendais pas. J’étais comme figée dans le temps par cette phrase, ces quelques mots qui s’offraient à mes yeux. Tout en bas de la page se trouvait une citation qui avait traversé les âges, passant d’occultistes en occultistes. Cette sentence qui avait bercé bien des vies venait de mettre subitement fin à la mienne…



La voix de Shaolan me susurra ces mots à l’oreille alors que je les lisais, tels qu’il les avait prononcé lors de notre entretien dans les tribunes. Alors que Shizune criait quelque chose dans mon dos, je lâchais le livre des mains, et il tomba sur le sol, pesant de tout son poids sur les planches. Il souleva un nuage de poussière dans sa chute. Une dernière image.







Le clipotis du sang sur le sol cessa, tandis que Tsunade refermait sa plaie en un temps records, espérant que Shizune n’avait pas eu le temps de s’en apercevoir. Elle se tourna, faisant face à son assistante. Celle-ci semblait toujours inquiète, mais Tsunade lui lâcha un sourire.

« Tsunade-sama, qu’est ce que c’est que…ce sang sur votre bureau ? »
« Ah, ça ? Ce n’est rien, je me suis entaillée avec la pointe de ma plume en prenant des notes. » Déclara l’Hokage en en montrant sa main totalement soignée. « Une égratignure. »
« Maintenant dites moi ce qui vous a plongé dans un tel état de nerf ! Tsunade-sama ! » Déclara la disciple, témoignant plus de dévouement que jamais.
« J’ai cru durant un instant que l’un des fils de l’Entropie appartenait à une lignée redoutable qui nous aurait certainement coûté la victoire. Mais j’ai trouvé la preuve du contraire. Heureusement pour nous…Tu m’aides à débarrasser le bureau de tous ces livres ? »

Shizune lâcha un soupir de soulagement, puis un sourire. Elle posa son livre sur les propriétés du sang sur une chaise, et commença a aider sa sensei à débarrasser le bureau, lorsque son regard fut attiré par un bout de parchemin.

« Qu’est ce que… »
« Des notes que j’ai prise au cours de ma lecture. » la coupa Tsunade en s’emparant du parchemin. Elle le roula en boule et le jeta dans la corbeille.
« Je n’en ai plus besoin maintenant. » ajouta-t-elle, le tout en un sourire bien senti.
Un sourire que Shizune lui rendit.

Il n’y avait plus de raison de s’inquiéter, maintenant.

[Suite de Ceci]


Genma avait recherché Shizune un peu partout avant d'apprendre qu'elle était toujours dans le bureau de Tsunade-sama. Il se dirigea donc devant la porte et s'appretait a frapper pour entrer lorsqu'il entendit des bruits bizarres.

- Tsunade sensei?! Shizune-sama?! Vous allez bien?? fit Genma, d'une voix inquiete, hésitant a entrer.
- Oui, Genma. Ne t'inquiete pas, entre, tout va bien. répondit Shizune d'une voix posée.

Genma entra donc et observa la scene: le bureau de Tsunade dans son bordel habituel.... Mais pourtant...

(* Du sang sur le bureau de Tsunade... Que s'est il passé? Et... elles rangent?! Ces impossibles?! Serait ce des imposteurs? *)

Les pensées se bousculaient dans l'esprit de Genma, comme s'il venait d'entrer dans la quatrieme dimension. Il sentait que quelque chose allait de travers mais ni l'Hokage ni Shizune ne faisaient de remarques et elles agissaient normalement. Aussi se tut il et regarda Shizune avant de reparler:

- Shizune-sama, j'ai fini ce que vous m'aviez confié. Quel est la suite?

(* Voyons si c'est vraiment elles... Si ce sont des imposteurs, ils ne sauront pas de quoi je parle. J'espere me tromper mais Tsunade sensei qui range... c'est pas crédible. *)



[Désolé de faire court mais je vois pas quoi rajouter... J'ai le droit d'acheter le parchemin pour la technique maintenant? :p]

Genma hésita quelques instants puis il vit Ryushi, qui ne semblait rien avoir vu de spécial. Genma le salua alors d'un signe de la tete, accentué avec un sourire, exprimant sa réussite personnelle.

(* Je me fait peut etre trop d'idées... Shizune et Tsunade senseis savent de quoi je parle... Je crois que l'entrainement au chiyute m'as vraiment épuisé et que je délire...*)

L'entrée de Yahiko coupa court a ses pensées et il ne put s'empecher de sourire devant ses actes. Yahiko était peut etre un peu chien fou comme on dit, mais il savait distraire et amuser les gens. Genma observa la scene et s'en amusa un instant: Tsunade, meme si elle semblait légèrement exaspéré par le comportement de Yahiko, finit pourtant par dire en souriant:

- Hum, oui Yahiko, je suppose que tu peux le garder.... Bien. Vous méritez tous un peu de repos. On poursuivra l'entrainement demain matin. D'ici là, tachez de vous oxygéner, demain ne sera pas une journée facile.

- Merci a toi, Tsunade-sensei.

- Avec toute cette histoire, j'ai complètement oublié de m'occuper de la paperasse de l'examen chuunin... Il va me falloir du thé. Beaucoup de thé, Shizune.

Un bref instant, Genma eut a nouveau cette idée qui lui trotta par la tete.
(* Hein? Tsunade veut vraiment ranger...? Et bien... C'est vraiment louche. *)

Pourtant, Shizune sortit l'air de rien. Genma eut alors un éclair de génie et pensa a quelque chose qui fit que son air se détendit a nouveau.

(* Je suis con... Elle veut surement qu'on se casse pour pouvoir dormir... Elle abuse de se servir de cette excuse pour ca... Je me demande si elle se rend compte a quel point elle est pas crédible... pauvre Shizune, je suis sur qu'elle fait tout a la place de Godaime.*)

Un bruit sec brisa ses pensées et il vit Yahiko a terre. Bien vite, celui ci trouva une excuse et s'en alla par la fenetre, avant que quiconque aie pu réagir. Genma laissa un blanc s'intallait puis ne put retenir une remarque:

- Tsunade-sensei... Merci de nous enseigner les médicals-jutsus... mais... pourriez vous me dire quelle sera la suite de notre entrainement? dit il en faisant les yeux tristes et pret a pleurer.

Mais la seule réponse qu'il eut fut l'air impatienté de sa supérieur. Genma s'arreta donc dans son élan et se demanda s'il avait vraiment gaffé.

- Euh... désolé, Tsunade-sensei. Je suis juste curieux et... euh... c'est Yahiko, il m'as obligé!!! [Désolé j'ai honte xD] Je suppose que, comme je le supposais, vous ne revelerez rien avant demain...? fit il d'un ton léger, cachant mal sa déception.

Il avait voulu obtenir une petite info, un petit spoiler sur la suite mais sa sensei ne s'était pas laissé avoir par le " Oi Kroko No Jutsu" (" La technique des Yeux de Crocodile"... [Encore désolé... meme le narrateur a honte la... mais il est en cours...])

(*Euh... je ferais mieux de m'éclipser moi... avant qu'elle décide que finalement, elle a besoin d'aide...*)

- Bon... euh... A demain, vous deux.

Puis, aussitot dit, aussitot fait, il fit un signe de la main et sortit.