Le Retour du Héros [ Soins à Keisuke ]

Enfin l’hôpital était en vue, Keisuke n’en pouvait plus de porter ce lourdaud de Tsunehisa… Kakizaki est lui avaient dû se mettre à deux pour le transporter, parce que cet inconscient s’amusait à avaler des pilules que l’ennemi laissait tomber. Mais n’importe quoi ! Et voilà qu’à cause de sa négligence et de sa bêtise il était plongé dans un état semi-végétatif, et devait être transporté comme une sorte… d’énorme courgette. Bien lourde. Non seulement Keisuke était petit, mais il était le plus léger du trio, alors autant le dire… porter quelqu’un de plus grand et plus lourd que lui le rendait jaloux. On pouvait même l’entendre marmonner diverses insanités du genre « saperlipopette », « flûte », « crotte de bique ». Comme quoi, même dans l’argot, il ne se faisait pas remarquer par son style. Malgré tout, cet « exercice » lui était un peu bénéfique… Il utilisait beaucoup plus ses muscles qu’en marchant simplement, et de cette façon il pouvait se réchauffer, ce qui serait certainement meilleur pour ses engelures. Mais le choc de la projection contre les étagères de la bibliothèque et la chute des livres ne l’avait pas épargné et une forte douleur dans le dos et les épaules se faisait ressentir. Alors Keisuke relâcha légèrement prise, afin d’épargner son dos, sans toutefois laisser Tsunehisa tomber.

Le trio passa enfin la porte de l’hôpital, Kakizaki et Keisuke était crevés, mais personne ne vint les aider, tous trop occupé. Namého ?! On les dirigea cependant vers une chambre plus particulière, celle où était auparavant le capitaine de la 5ème division alors qu’il recevait des soins. Keisuke put alors se remémorer son exploit avec fierté. Mais la douleur dans son dos et le poids de Tsunehisa le ramenèrent à la réalité. Il avait bien besoin de véritables soins, il était content des premiers soins qu’il avait effectué sur ces camarades et lui-même, mais c’était quelque chose de très « provisoire », ça ne calmait pas la douleur et ne guérissait pas les blessures, au mieux, ça empêchait de mourir, et ils n’étaient pas vraiment aux portes de la mort. À part Tsunehisa qui devait y voir quelque chose de sympathique puisque dans sa nouvelle vie de légume humain, il ne semblait pas malheureux ni très endolori de se faire trimballer comme un sac de patate.

Une fois parvenus à la chambre, sans le moindre geste d’aide de la part d’un infirmier ou qui que ce soit d’autre, Keisuke gonfla les joues. Deux infirmières les attendaient dans cette chambre. Ou non… Mieux ! La « fameuse » capitaine de la 4ème division ainsi qu’une jeune femme qu’il ne connaissait pas, mais sa mâchoire de jeune homme de 21 ans se décrocha. Parce que malgré sa taille et son poids juvéniles, il avait bien les hormones qu’il lui fallait à cet âge. Malheureusement. Yamanaka Lita, Capitaine de la 4ème division, était écrasante par sa puissance… et sa beauté. Une plastique parfaite, des formes venues d’un autre monde dont on ne peut saisir l’ampleur que lorsqu’on les as en face. Aucune des rumeurs qui circulent ne peut capturer toute l’essence de cette réalité… Après quelques secondes, le regard de Keisuke dévia sur la demoiselle aux côtés de la capitaine… Ce fut alors un départ pour un autre monde, une créature de rêve était dans cette pièce et éclipsait tout autour d’elle… Reira Karuta, aucun mot pour la décrire, la grâce incarnée, une œuvre d’art vivante… Aussi fine et fragile que la plus belle des porcelaines chinoises, taillée comme une statue de déesse par le plus habile des sculpteurs de l’histoire, plus agréable à regarder que le plus beau des tableaux du plus grand des peintres. Keisuke était à deux doigts de tourner de l’œil, ils auraient pu mettre un panneau « passage de tops models » ou encore « attention, pin-ups » sur la porte, histoire de prévenir les innocents qui croyaient encore que les rêves étaient plus beaux que la réalité… [ Compétence Relationnel de Reira > à celle de Lita ]

« Pourriez-vous vous occuper de celui-ci pendant que je m'occupe de ce deux-là ? »

L’atterrissage fut difficile, les blessures étaient toujours là et on se sentait un peu comme du bétail mais l’important c’est qu’après, ça irait mieux. Mais lorsque la capitaine brisa son sceau, Keisuke manqua à nouveau de tourner de l’œil, c’était bien sa journée, deux décharges de chakra qui le collait au mur à même pas une heure d’intervalle…

Et pendant que Kakizaki et Tsunehisa se faisaient soigner, « l’inconnu » observa avec attention, peut-être qu’un jour il pourrait faire la même chose ! Mais personne ne semblait remarquer son travail de premiers soins sur ses camarades, c’était comme s’il n’avait rien fait… Lui qui pensait qu’il recevrait un compliment ou deux, ou encore qu’on lui donnerait un bon point dans la 4ème division… Mais après tout, ce n’était « que » des premiers soins, un travail à la portée de tous… Mais le temps passait, Keisuke recommençait à trembloter, pris par ses engelures, il ne bougeait plus et commençait à ressentir de nouveau une vive douleur dans son dos, à cause du choc, et dans ses membres les plus fins, main, nez, doigts… à cause des engelures.

« Excusez-moi… Mais vous pouvez me soigner, s'il vous plait ?... », dit doucement Keisuke en direction de Reira.

Fulminant au premier étage de l'hôpital, je regardai mon ex-patient s'éloigner vers un horizon d'un noir profond. La longue silhouette du Capitaine disparut rapidement de mon champ de vision et je rageai toujours contre lui. Comment avait-il OSE me fausser compagnie alors que JE, moi la Médical-Nin, ne lui en avais pas donné l'autorisation ?! Et en plus... C'était lui qui avait convoqué ce serpent, cette illusion ! Ouh le traître ! La prochaine que je le verrais, je... Je le... Je... Ben... Il aurait de mes nouvelles !
Encore sous l'effet d'une rage contenue, je sortai de la chambre et quittai le premier étage. Je me rendais alors à l'accueil afin de redonner mes services aux nouveaux malades. J'entendais des pas inconnus frapper le sol, lourdement. Un bruit de tissu froissé emplissait les couloirs de l'hôpital, comme si le pas ne pouvait supporter une telle charge sur ses jambes sans peiner. Un homme de forte corpulence ? Pas du tout. Après avoir descendu l'escalier, je vis trois jeunes hommes à quelques mètres plus loin. L'un d'eux semblait mal en point, porté par ses camarades claudiquant. J'eus un petit sourire : voilà du travail pour moi !

D'un pas vif, je m'approchai de la chambre où ils étaient entrés lorsqu'une imposante jeune femme me fit face. Elle était là, dans la pièce. Je perdis complètement mon sourire. Je devinais à son assurance qu'elle n'était pas une novice en soins, elle allait donc me piquer mes patients mais en plus, elle était... Belle. Hypocritement belle. Son visage était l'un des plus agréables que j'avais pu rencontrer et elle possédait... Un argument bien plus supérieur qu'à moi. Le même genre que possédait la fameuse Tsunade Koichi. J'entrevoyais alors la véritable identité de cette dangereuse rivale : ce devait être Lita Yamanaka, la Capitaine de notre Division. Ma Capitaine. Gloups.

Je me devais de briller devant elle. Pour quoi exactement ? Je l'ignorais. Peut-être pour lui montrer mes capacités, peut-être pour rivaliser avec elle sur un autre terrain. Je l'ignorais mais je me devais de lui obéir. D'un geste sûr et délibéré de la main, elle m'indiqua un frêle jeune homme que je n'avais même pas remarqué. Pourtant, sans que je m'en rende compte, le pauvre petit homme était en train de perdre sa machoire face à tant de beautés - surtout la mienne .

Son regard sembla s'illuminer. Mon compliment avait dû lui plaire, il était vraiment adorable comme ça. J'avais l'impression d'être en face d'un petit garçon recevant son plus beau cadeau de Noël. Je lui souriais encore plus gentiment, sentant mon angoisse s'éteindre peu à peu dans mon estomac. Ce petit avait la particularité de m'attendrir et de me calmer par sa timidité. Peut-être parce qu'il me rappelait moi, avant. Alors, lorsqu'il se mit enfin à parler, je l'écoutais avec une attention attentive, un peu comme celle d'une maman aimante.