Appart de Jun

Jun vit seul depuis quelque temps maintenant et pourtant, elle ne s’y fait guère. Cette ambiance tendue et ce vide… Alors qu’elle ne cherche que le contraire. Avait-elle bien fait de quitter le cocon familial pour une boite de conserve dépeuplée ? Elle se le demande encore aujourd’hui. Mais coup de tête ou pas, elle doit assumer ses actes et en rien elle ne montre qu’elle regrette. Mine de rien, elle sait se prendre en charge car, si si, c’est une grande fille et majeur en plus de ça ! Qui possède un petit appartement au loyer très modeste. Et non, il ne lui appartient pas. Pas totalement. Pas encore. Junko est propriétaire, certes, des kunais accrochés aux murs mais pas des murs en question.

La juunin rentre des courses. Une fin d’après-midi épuisante pour Junko revenant … des courses oui mais aussi d’une mission des plus ennuyeuse dont elle ne détaillera rien par peur d'agacer les pauvres lecteurs. Enfin, elle traverse le petit sentier de terre, ses hautes chaussures frôlant de près le sol, laissant de ce fait un mince nuage de poussières à sa suite, et ce, jusqu’à ce qu’elle arrive, lentement mais sûrement, devant la porte constituée uniquement de bois et d’une serrure. Elle fouille sur elle, à la recherche de sa clé, car qui dit serrure dit clé, mais ce tâtonnement se montre vain. Jun se verra dans l’obligation de soulever le pot à la marguerite fanée et y recueillir l’objet doré et brillant. La porte s’ouvre finalement dans un grincement sonore alors qu’une chaleur hors du commun qu’on ne trouve généralement qu’à suna no kuni saute au visage de l’imprudente. Mais celle-ci y semble habituée. Cette chaleur était-elle voulue ? Effectivement, Junko déteste le froid. C’est toujours avec cette même ignorance qu’elle passe le bas de la porte en prenant le soin de la refermer à sa suite et de jeter avec négligence son trousseau retombant sur un meuble invisible… Elle le regarde tomber et atteindre le plancher en un faible tintement, son minois perplexe à présent. N’y avait-il pas un meuble à cet emplacement ? Non, c’est une habitude qu’elle avait gardée depuis son départ de chez elle ; lancer ses clés. Elle se remet à sourire, ce sourire bien à elle qui illumine son visage douceâtre, puis à ramasser les clefs et enfin, en derniers lieux de cette péripétie d’actions, elle quitte le hall au profit du salon.

Tadaima

De sa si petite voie cassée, elle fit cesser le silence… Mais celui-ci revint à la charge, emplissant l’air de la maison. Elle aurait pu faire une jolie maison douillette si sa propriétaire avait eut le courage de la décorer. Ce n’était pas vraiment du courage qui manquait à Junko mais une raison. Pourquoi décorer alors que le logement n’était pas dans son entière possession et que, d’un jour ou l’autre, elle devrait peut-être déménager au profit d’une mission ? Tout était resté comme à son déménagement : dans des cartons. Elle se servait en piochant ici et là quand elle trouvait. La plupart du temps, quand sa fouille est insignifiante, elle rachetait l’objet en question. C’est idiot. C’est Jun. Le salon lui sert également de chambre à coucher et de bureau. Le divan se transforme en lit et la table basse en meuble de travail. Rien ne traîne par terre, rien ne traîne sur les meubles. Hormis les kunais. Et des shurikens.

Elle passe ensuite à la pièce adjointe ; la cuisine. Au passage, sa fine main entoure le manche d’un kunai pour resserrer sa prise et décocher l’arme du bois. Il finira par reprendre sa place initiale, dans l’étui adéquat accrocher à la jambe gauche de la jeune fille née sous le signe du cochon. Reprenant sa marche, Junko vint déposer son sachet de commission, le débarrassant des aliments qu’elle range de suite dans l’étagère au dessus de la cuisinière. La suite n’intéresse personne sauf si vous voulez apprendre à réchauffer des nouilles ce que je doute. Une odeur toute fois alléchante s’échappe doucement de son assiette, même quand la Juunin eut fini son repas et quand tout fut lavé. Odeur qui partira naturellement à coup de vent par la fenêtre à demi-ouverte.
Après un copieux repas, la donzelle entre dans la salle de bain et se démunie de tous vêtements. Elle attrape un élastique, d’un mouvement rapide elle se fait une queue de cheval et entre dans la douche, faisant couler l’eau sur sa peau blanchâtre.

Le reste, faut-il vous le détailler ? Junko en ressort dans un t-shirt trop grand. Une chemise à papa certainement et un bonnet à l’image d’un cochon posé sur sa masse de cheveux lâchée. Un magnifique ensemble pour aller piquer un somme sur le sofa…



Un bruit d’eau qui s’écoule, l’air frais emplissant ses narines, l’herbe chatouillant son petit minois… Elle ne se souvenait pas avoir acheté un fauteuil comme ça… pas avec autant de fonctions intégrées. Non, ce n’était pas son appartement ça. Pas plus que son fauteuil d’ailleurs.

Elle ouvre soudainement les yeux. Ses grandes pupilles sombres s’agrandissent de stupéfaction. Ce n’est pas tous les jours que l’on se réveille dans une grande prairie illuminée par les rayons du soleil. Après quelques minutes de béatitude, elle se hisse sur ses jambes en s’époussetant les endroits possibles d’atteinte et met un pas devant l’autre pour explorer la verdure qui s’exposait devant elle. Elle rêvait, qu’est-ce qui pouvait bien lui arriver de néfaste après tout ?



La vache… Le cochon ? Ca fait mal ! Pas de rocher, pas d’arbre … Alors ? Elle tend sa main devant elle, dans le vide et se cogne à une paroi invisible.

Mais qu’est-ce que… ?



C’est pas par là qu’il faut aller. Pas à droite. A gauche. Ou l’autre droite ! Bon tu connais Mario ? Y a toujours un côté où on peut pas aller ? Ben c’est pareil ! J’vais pas te laisser marcher des heures pour que dans deux pages tu te retrouves au même endroit et trouve enfin la grotte. Sauf si trouve amusant de te faire mordre par un serpent et te faire pourchasser par un cheval. En fait, c’est pas que j’en m’en fiche, bien que ce soit tout comme, de ton avis mais déjà là, les lecteurs se demandent si je suis pas folle car je cause sur une page word à un produit de mon incroyable imagination et mon talent, je sais, on en doute pas, tu comprends ?

A moi ?

Ouais… Tu m’passes le sel, Oni ?



Junko a fini par comprendre. Elle a trouvé la grotte en question ainsi que la cascade. Mais elle ne l’aurait pas vu si elle n’avait pas suivi un point noir à l’horizon. Jun le suivit sans pour autant cacher sa présence, intriguée déjà par son accoutrement alors qu’elle portait toujours sa chemise et son bonnet de nuit…Oh et son bandeau qu’elle avait oublié par mégarde. Y avait-il une tenu réglementaire pour cette… secte ? Mais déjà, elle passait derrière le rideau de pluie chaude, ses pieds la guidant inconsciemment… non de force vers l’endroit. Seulement, alors, la vague idée que ce ne soit qu’un rêve s’échappa et son sourire fut chassé par une grimace. La juunin massa l’endroit douloureux, la source des picotements : son tatouage de " naissance ". La voilà belle, à chanceler parce que la nature à voulu que son petit cochon rouge se trouve sur sa hanche et sa fesse. Bon, elle se devait de faire avec. Elle y était forcé. Jun ne souriait plus à présent, cette douleur écrasante, ses spasmes, ces picotements… Comment voulez-vous avoir les idées claires avec ça ?

La grotte était sombre, comme toute grotte qui se devait, légèrement humide et, sans savoir pour quoi, ses pieds s’arrêtèrent. Alors la pièce s’éclaira et la Juunin la détailla. Elle n’était pas seule, ce qui l’étonna. Elle s’était fait une fiction sur son tatouage, voilà son erreur. Ils étaient douze au moins et formait un cercle rond. Ou plutôt ovale. Peut-être était-il rond mais de son point de vue à elle, il ne l’était pas. Mais passons ce futile détail. Au centre de ce cercle était dessiné le symbole du ying et du yong. Son regard se fixa sur ce signe, ne voulant pas sans détacher. Pourtant c’est avec un semblant de contre-cœur qu’elle observa les onze autres personnes. Tour à tour.

Le premier, ou plutôt la première qui attira son regard fut une jeune rousse. Pourquoi elle ? Elle avait le même sourire que Junko. En plus fou peut-être ce qui l’effraya un peu. Elle passa au suivant, le point noir qu’elle avait suivi venait en fait de kumo no kuni. Ou encore une jeune fille grande et fière. Quelle joyeuse bande de p’tits … Peu importe.
Et le dernier au quel elle prêta une grande attention était un homme au cheveux bleu acier et à la carrure déjà bien développée. Il venait de… Kiri. Pourtant Kiri était un petit village et elle ne le connaissait pas. Mais Jun, bien qu’une idée toute fraîche avait éclot dans sa petite caboche, accorda une attention toute particulière à une voix pourtant étrangère. Une voix forte, claire et intrigante s’éleva avec un écho. Même si elle aurait voulu partir, ses jambes ne l’auraient pas suivi. Et piper un mot lui semblant défendu.

" Une fois… Une fois encore, levons-nous ! L’Aube se dessine au loin… Mais il n’y aura pas de… "

L’envie de savoir, une envie qui vous ronge en quelques secondes. Des lions sur un morceau de viande. Son ouïe n’était peut-être pas assez poussée, elle se crut même sourde avant de sombrer dans le noir total. Pas de ?! Pas de quoi ? C’est quoi cette torture ! T^T Et c’était qui ce taré d’abord ?



Elle se réveilla en sursaut, dans un cri inexplicable. Elle perlait de sueur, même si elle bougeait dans son sommeil, ce n’était pas au point d’avoir une respiration haletante. Elle n’avait pas fait une course de vitesse dans tout Suna non plus. Son rythme respiratoire saccadé, elle se releva du sol et non du divan. Son rêve devait être troublant au point de tomber de son lit et de se cogner contre le coin de la table. De quoi avait-elle rêvé ? ‘Sait plus… Un trou noir qui lui reviendrait dans une heure ou dans un mois. En tout cas, elle était sûre qu’une nouvelle douche ne serait pas un luxe.

Tirez lui plus fort, il pondra de l'or...