Mouches...

Bzzzz... Bzzzz... Des mouches... Des Mouches! Un océan de mouches. Faito se réveilla. La dure matinée était annoncée. Un ruissellement de Mouches, une pluie de petites volantes. Un essaim. Inoffensif? Avec ces choses là, on était sur de rien. Faito jaillit de son lit, faisant voler les draps en tout sens. Le nuage animal se dispersa, puis se reforma.

Le son incessant des battements d'ailes, ces contacts brefs mais si irritant. C'était une calamité. Sortant du brouillard, le Ragan se demanda d'où pouvait provenir les bestioles. La cuisine? Il n'y en aurait pas tant. Non. C'était cette glaise. Il l'avait acheté à un marchand itinérant, elle venait des marais d'une Île du Pays de L'eau. Une arnaque.

Un véritable nid. Des œufs. Des œufs de mouches, par milliers. Donc, ces derniers jours, des centaines de sales asticots. Qui avaient percé le sac de Glaise. Et maintenant les mouches. Qui étaient partout dans sa maison. Et son atelier. Dans deux heures, des clients arriveraient. C'était pas sérieux. Alors il ouvrit les fenêtres. Les mouches restèrent à l'intérieur. Faito allait littéralement péter un câble.

Pourquoi ça lui arrivait, à lui? Qu'avait il fait pour mériter ça? Pour commencer, il fallait dégager les sacs de glaises infectés. Oui. Car les mouches, ça se reproduit. Alors, pour éviter que la nuée grandisse, que cette armée infernale grossisse ses rangs, il fallait s'en debarrasser à la source. Alors tous sac ouvert, sac jeté. Même les glaises rares... Il était écroulé. Ces mouches... Ces Mouches... Elles allaient prendre cher! Il était en plein dans l'immondice, des asticots chutaient du sac en tout sens. Il revint et les ramassa, à la main, les balança à l'extérieur, puis vomi.

Maintenant, il fallait vaincre cet ennemie coriace. On avait parlé aux sculpteurs d'un espèce de ruban odorants qui collait les mites. Et vu la situation, le scotch, de simples bouts de scotch, ce serait efficace. Il en mit à pendre dans toutes les pièces par dizaines de bandes. Et le nuage commençait déjà à rétrécir. Mais très vite, soit il y avait trop de mouches sur le scotch, soit trop peu de mouches pour qu'elle rencontre dans l'adhésif.

Et il en restait beaucoup trop. Faito commençait vraiment à s'énerver, chose rare. Au point, qu'au loin, on l'entendit hurler, à travers le silence matinal des quartiers riches:

"Salopris de mouches!!!!"

Vraiment ça lui mettait les nerfs à vif. Il allait devoir fermer toute la matinée, au moins, pour en terminer. Et comment, par quelle fourberie? Les Mouches étaient aussi dures à vaincre qu'un bon ninja. Mais elle étaient milles fois plus agaçantes.

"Je vais me les faire..."

Alors comment les avoir. Les errances du Ragan lui avait appris à éloigner les bêtes avec le feu. Pourtant, il n'allait pas incendier son atelier et sa maison pour incommoder les mouches. De la fumée. De l'encens! Ouais! Voila qui allait faire fuit l'ennemie! Ahahaha, il était maléfique. Il en sortit quelques bâtons qu'il alluma et repartis entre chaque pièces... Et ce fut sûrement l'une des plus belle catastrophe de la matinée. La maison puait, c'était à vomir. Mais les fenêtres, ouvertes, emportaient la fumée au lieu des insectes. Fermée, celle ci ne mourraient pas plus. Échec.

Mais pas mat. Il fallait qu'il trouve une nouvelle solution. Le brillant garçon se retourna la tête, et envisagea de nombreuses solutions, des plus risibles. Sculpter une énorme tapette à mouche -trois heures de conception, vingt de séchage- apprendre à s'en servir comme d'une marionnette -trois jours minimum, pour un mauvais usage et faire un carnage. Objet fragile, temps, utilisation du chakra. Trois raisons qui faisait de cette idée un parfait exemple du ridicule de ses réflexions.

Puis il se pointa dans la cuisine. Il faillit se mettre à pleurer. Les mouches étaient aussi dans les placards. Elles s'agglutinaient sur ses réserves de nourriture. Il réalisa l'ampleur de la situation. Il ne pouvait appeler des services de désinsectisation. Les types pourraient trouver des documents compromettant. Trop risquer. Alors que faire? Ah si!

Une idée germait doucement dans sa tête. Il sortit et acheta une incroyable carton de déodorants en spray. Arriver chez lui, il prit deux de ses "armes". Et il attaqua. Une trainée odorante suivit son passage, tellement forte que les mouches tombaient. Bientôt, il avait fait toute la maison. Bien... Faito avait gagné, en bon Ragan qu'il était. Ça avait été un véritable entraînement, pour lui.

Sa tête commença à lui tourner. Le gaz lui montait à la tête. Il ouvrit toutes les fenêtres, puis passa un rigoureux coup de balais. Pour finir, il dit adieu à toutes ses vivres, qu'il jeta. Finalement, le Show Room de Faito Hima, jeune sculpteur populaire de Yakushin, ouvrit à l'heure, et personne ne su jamais rien de cette sympathique anecdote...