Kakizaki Kokera [Présentement 5ème division, entraînement]

Pour être bien franc, le physique n’est certainenement pas le point fort du ninja. Du haut de ses 177 centimètres, il ne s’impose que de son maigre 54 kilogrammes, faisant de lui une personne bien plus maigre que la normale. Ce n’est toutefois que logique puisqu’il ne fait que suivre le moule des Kakizaki. Il en devient même, souvent, la risée des autres ; un ninja se doit d’avoir un entraînement parfait du corps et de l’esprit, ce que Kokera n’a vraisemblablement pas accompli.

Pour continuer dans la dérision, le visage du jeune homme ne démontre pas, lui non plus, une santé des plus incroyables. Arborant une peau plutôt pâle, il ne semble pas, à première vue, être un passionné de la plage. Pourtant, si ce n’était pas de sa couleur moins désirable, sa peau pourrait bien faire l’envie d’un bon nombre de femmes puisqu’aucun défaut ne fait surface, même si cela n’amène pas de fierté quelconque à Kokera. Sur sa tête se dresse fièrement sa chevelure noire. D’une longueur considérable, elle pourrait atteindre juste un peu plus haut que le milieu du dos s’il ne les emprisonnait pas d’une attache. De longues couettes retombent aussi dans son visage, principalement deux situées juste en avant de ses oreilles et une grosse prend souvent la peine de lui cacher un œil. Pas ce qu’il y a de mieux pour le combat, mais ses facultés font en sorte que cela n’est que d’un intérêt minime. Ses yeux affichent la même couleur que ses cheveux, quoi que légèrement plus clairs. Les cernes qui habitent souvent son regard font toutefois en sorte qu’ils ne sont pas mis en grande valeur.

Le jeune Kakizaki n’essaie pas de ressortir du lot en s’habillant d’une façon particulière, mais il a toutefois quelques particularités. Pour le haut du corps, il se contente d’une petite veste de couleur noire, manches courtes, qui lui arrive au milieu du ventre. Plus bas, il flotte dans un pantalon un peu trop large pour lui, ce dernier arborant la même teinte que sa veste. Il cache aussi sa main gauche d’un gant et a davantage opté pour un bracelet pour celle de droite. Au visage, un piercing se fait voir sur la lèvre inférieure, du côté gauche, tout simplement car c’est un style qu’il aime bien. À son cou, il utilise une ceinture pour faire office de collier, ce qui peut sembler plutôt étrange la première fois qu’on le voit.



Kokera n’est pas le ninja parfait que l’on désirerait avoir avec soi, puisque de nombreuses failles l’habitent.

Sûrement la première chose que l’on peut remarquer en échangeant quelques mots avec lui, c’est son manque de confiance. Une voie souvent tremblante lorsqu’il parle de lui-même, il sait très bien qu’il n’équivaut pas la majorité des combattants autour de lui. De plus, ce sentiment est renforcé lorsqu’il pense à son pouvoir car il ne s’est jamais véritablement battu par lui-même. Il se trouve plutôt lâche d’utiliser des Yuushi, mais préfère toutefois être traité de lâche que de ne rien faire. Il doute aussi de sa force psychologique, peu sûr qu’il est prêt à risquer sa vie pour ceux qui l’entourent comme le prétendent la plupart. Il croit déjà que le grade de Genin est une chance inespérée pour quelqu’un de son genre, chance qu’il essaie de chérir présentement. Il n’ose même pas croire qu’il pourrait atteindre, un jour, un rang supérieur.

En fait, le courage est une arme qui lui manque beaucoup. Si les diffucultés se montrent trop grandes, les chances d’abandon sont plutôt grandes de sa part. Sans parler que devant un adversaire plus fort que lui, la vessie à tendance à vouloir se vider rapidement. Pourtant, il est très admiratif envers ces gens courageux et aimerait bien devenir comme eux, même si pour l’instant, ce serait déjà trop d’espérer. Il a toutefois vu souvent ce genre d’hommes mourir par leur tenacité trop grande et c’est un peu ce qui le bloque, peu enclin à imiter leur fin.

De peur de dévoiler ses faiblesses, Kokera est quelqu’un de plutôt réservé. Déjà qu’il n’a pas une grande confiance en lui, il n’ira justement pas trop se prononcer et attirer l’attention par la même occasion. Il n’est pas non plus quelqu’un qui apprécie réellement la compganie et c’est pourquoi il ne la recherche pas continuellement. Il préfère, la majorité du temps, rester seul, quitte à ne rien faire. Ainsi, il s’assure que le jugement des autres ne l’atteint pas, ou du moins, qu’il ne l’entende pas. Dans le meilleur des mondes, il est tout simplement oublié.

Peur: Les peurs…Kokera s’y connait plutôt bien. Tout d’abord, il a une grande peur des combats. La seule image de se faire blesser en combat lui donne des frissons de terreur, sans compter qu’il ne cesse de penser à la mort qui attend l’un ou l’autre des deux adversaire, se délectant à chaque instant où un homme est placé au repos éternel. Kaikizuki ne veut surtout pas que sa vie s’achève, et encore moins finir dans la boue, son dernier souffle dérobé par une personne qu’il ne connait pas.

Le jeune craint aussi de devenir un poids pour les autres. Il connait ses limites, loin d’être énormes, et ne peut qu’imaginer que le jour où les gens voudront se débarasser de lui est proche.

Mais pourquoi décide-t-il de combattre malgré cette peur constante? Pourquoi ne fuit-il pas? Une option de lâche, certes, mais tellement plus facile. Il ne cherche pas la gloire pourtant, ces choses ne servent à rien après la mort de toute façon. En fait…ce qui serait encore pire, ce serait de revenir à la vie qu’il avait. Ignorer tout ce qui l’entoure, vivre une vie qui le répugne…il préfère prendre les risques du métier que de redevenir un être comme il était, sans but, sans emprise sur son avenir…il ne serait rien de plus qu’un cadavre sur pattes.

Malformation pulmonaire : décidemment, la mort l’avait attendu de pieds fermes à son entrée officielle dans notre monde. La sueur du médecin coulait et l’inquiétude était la seule chose lisible sur les quelques visages présents dans la pièce. Quel miracle ce fut! Le poupon avait survécu, sûrement au désespoir de la grande faucheuse. Pour être plus précis, Kakizaki Kokera, le nouveau-né en question, semblait avoir décidé que neuf mois dans le ventre d’une personne, c’était légèrement trop, et avait choisi de sortir un mois et demi plus tôt. Les parents, sûrement encore plus heureux qu’à un accouchement normal, retournèrent chez eux, quelques maisons plus loin. Eh oui, le jeune couple habitait un petit village d’une dizaine de familles, ignoré de la plupart des grosses agglomérations. À l’exception de deux maisons, huit appartenaient aux Kakizaki, tous reliés par le sang. Les autres étaient des nomades qui, blasés par leurs nombreux voyages, avaient décidé de s’établir dans un coin tranquille. Toutefois, ils n’y avaient que peu de différence pour les villageois : après un certain temps, ils se croyaient presque reliés par le sang. La situation du village était assez simple : chaque famille avait son propre commerce, ou bien deux, selon leurs habiletés. L’un avait un troupeau, l’autre était médecin, tout ça pour dire qu’ils étaient auto-suffisants. Il y avait un autre groupe de Kakizaki situés, eux, un peu plus près de la civilisation, sans toutefois perdre contact avec ceux du côté rural. Les parents du bébé, Taika et Nagano, étaient ceux en charge du riz. Leur production était modeste, mais assez pour subvenir aux besoins de tous les Kakizaki. Faisons toutefois un petit saut dans l’histoire. À ce moment là, le petit Kokera a sept ans…

Mes souvenirs sont plutôt vagues de cette période, mais il y en a un qui n’a jamais perdu de son intensité à l’intérieur de ma mémoire. Le frère de mon père, pas celui qui habitait à deux maisons de la nôtre mais celui de l’autre village Kakizaki, était venu faire un tour. C’était la deuxième fois depuis ma naissance, mais je dois avouer qu’à un an, je n’en ai eu aucun souvenir. Il avait amené son fils, mon cousin, avec lui, laissant la maison entre les mains de ma tante. Mon cousin, Sensho, en était tout un. Deux ans plus vieux que moi, il semblait toutefois en avoir quatre de plus. Il n’était pas du genre à rire, ni à jouer aux jeux que nous pratiquions souvent dans l’enceinte du village. Il se tenait avec les grands, lui, les aidant au travail ou encore en discutant de sujets que je ne connaissais même pas. Un vrai génie selon la famille et son père ne faisait que le vanter. Tout ça sans dire que toutes les femmes adultes bavaient en mentionnant à quel point il allait être beau plus tard vu le visage qu’il avait maintenant. Les hommes, quant à eux, ne pouvaient que crier dans tous les sens qu’il avait un corps solide, beaucoup plus que nous les Kakizaki en général. En étais-je jaloux? Je prétendais que non, mais je sais très bien, maintenant, que c’était le cas. De mon côté, je n’avais décidemment rien à mon avantage : «Vous devriez le faire manger plus, il est trop maigre.», «Il ne connait pas encore ce mot là? Vous devriez essayer de le faire travailler mentalement pour qu’il ne soit pas imbécile comme Benzo.»…Qu’est-ce que j’en avais marre. Critiques après critiques, je ne recevais pas le moindre éloge.

Pourtant, alors que j’étais assis sur un rocher plutôt loin du village, fuyant une dispute avec mes parents qui m’avaient comparé au fils de mon oncle, il se pointa. Sensho, mon cousin, lui qui évitait ceux de son âge comme la peste, les jugeant sûrement des plus immatures, était là. Restant toutefois debout, il se plaça près de moi. Je me rappelle très bien la rage qui était venu s’installer dans ma gorge, remplançant les larmes qui logeaient tout près de mes yeux, l’imaginant très bien me rabaisser encore plus bas que l’était papy Tinto, mort et enterré depuis déjà deux ans. Pourtant, ses lèvres ne se séparèrent pas. Il regardait dans la même direction que je le faisais juste avant qu’il n’arrive, c’est-à-dire vers le ciel. Le fixant du coin de l’œil, je dois avouer avoir attendu un bon moment, espérant qu’il disparaisse aussi rapidement qu’il était apparu. Décidant plutôt de l’ignorer, ne voulant pas lui donner le plaisir de lui adresser la parole, mon regard se déposa sur la lune. Géante à ce moment là, la marée devait être beaucoup plus haute que la fois où nous étions allés à la plage en famille, pas de doute.

«Lorsque la lune est verte…la vie peut être d’une douleur…»

Les sourcils froncés, je me rappelle très bien l’avoir dévisagé comme s’il m’avait annoncé venir d’une autre planète. Ce qui me fait bien rire maintenant, ce sont les paroles qui sont apparus dans ma tête à ce moment là, sûrement influencées par mon ignorance.

*Lorsque la lune est verte? Elle n’est pas verte gros nul…aussi blanche qu’à son habitude…*

Ce fut aussi le premier moment où il porta son regard vers moi de la nuit. Il souriait. Ce n’était pas comme s’il se moquait de mon incompréhension ou encore un sourire de supériorité comme je l’aurais imaginé à ce moment là. Je me rappelle très bien que mon esprit en ébullition se calma en une seconde devant mon cousin. Ce sentiment ressemblait à celui qui me venait lorsque, après une grosse gaffe de ma part, ma mère me souriait tendrement alors que j’attendais une punition. Il ne me laissa pas, toutefois, placer un mot et retourna vers le village. De mon côté, je restai quelques secondes à retourner les événements dans ma tête pour finalement aller me reposer à la maison. Deux jours plus tard, mon oncle et mon père, accompagnés de ma mère, décidèrent d’aller à la pêche, au lac un peu plus au Nord du village. Ne vous inquiétez pas, ce n’était pas une sorte d’abandon d’enfants puisque mon cousin et moi étions, pendant leur absence, sous la surveillance du reste de la famille. Aucun d’entre nous ne s’adonna à une activité particulière, errant chacun de notre côté dans les différentes pièces du bâtiment. En fait…jusqu’à ce que je me décide de l’espionner. Ses mots étaient encore très clairs dans ma tête, mais le sens était toujours un mystère pour moi. Je l’avais surpris en train d’écrire. Ne relevant pas son crayon de la feuille désormais presque pleine, il ouvrit la bouche.

«Nous sommes différents…nous…les Kakizaki.»

Encore une fois, je ne m’interrogeais que sur une chose, sa santé mentale. Nous étions différents? En quoi? Les anciens nomades du village avaient les cheveux blonds, contrairement à notre famille…ils souffraient un peu d’embonpoint depuis qu’ils s’étaient installés...mais je me doutais bien qu’il ne parlait pas réellement de leur physique. Ne voyant d’autres options, je ne pus que lui poser la question.

«Différents en quoi?»

Pour la première fois depuis quelques minutes, il déposa le crayon qu’il avait tenu très fermement si on se fiait à l’empreinte qu’il avait laissé sur ses doigts. Sa tête se tourna vers moi, puis ses yeux se posèrent sur moi.

«Nous avons des pouvoirs…»

D’accord…là, mon avis était fait : il avait perdu une bonne quantité de bon sens depuis son arrivée ici et il venait d’atteindre le point critique. Je préférais le laisser continuer dans ses paroles incensées, ne voulant pas attirer la fureur d’un fou dangereux sur ma pauvre tête.

«Nous descendons d’une lignée de ninja. Notre sang porte la marque d’un pacte, mais nos ancêtres ont décidé de faire taire cette force, de peur que cette puissance tombe entre de mauvaises mains.»

Je ne le croyais pas du tout, ça, je vous l’assure. Des ninjas? Bien sûr que je savais qui ils étaient : des combattants au service des grands pays qui se battaient avec des shurikens et des trucs du genre. Premièrement, je ne voyais pas quel genre de pouvoir être ninja pouvait nous donner, et deuxièmement, je ne voyais pas pourquoi un gars de son âge aurait plus de connaissances sur nos ancêtres que mes parents ou n’importe qui de la famille. Mais bon, poussé par je ne sais quelle force, je me mis à participer un peu à son délire, sûrement mon inconscient qui désirait passer le temps.

«Eum…quel genre de pouvoirs? On va se mettre à voler dans le ciel? Détruire des arbres à coups de poing?»

Un léger rire se fit entendre de sa part, remarquant certainement à quel point je trouvais cela absurde malgré mon très subtil moyen de le cacher. Il ramena les quelques cheveux qui se promenaient devant ses yeux vers l’arrière, prenant d’abord une grande respiration avant de continuer dans ses propos.

«Tu en es assez proche en fait…il nous serait sûrement possible de le faire. Mais contrairement aux autres ninjas, nous avons une habileté qu’ils n’ont pas. Mais bon, je ne te demande pas de me croire pour autant…ou du moins, pas pour l’instant. Un jour, je te montrerai. »

Avant de ramasser ses affaires et de sortir de la pièce, il se gratta l’œil à l’aide de son gilet, laissant entrevoir une blessure, sûrement provoquée par un coup de poing. J’avais facilement deviné la provenance puisqu’ils m’étaient souvent arrivés d’en avoir après que mon portrait ait été refait à plusieurs reprises lors de disputes avec les autres jeunes de la famille. Ce fut une surprise plutôt énorme pour le jeune que j’étais, moi qui l’avais toujours pris pour un être parfait. Pourquoi aurait-il reçu un coup? Tout le monde était en extase devant lui, il n’y avait aucune raison de le frapper. Le soir même, alors que mon oncle était revenu, laissant mon père et ma mère partir en avance à une invitation des anciens nomades pour un bon repas, j’entendis sa voix s’élever, là où mon cousin et lui dormaient pendant leurs moments chez nous. Je n’avais pas réussi à entendre tous les mots, mais cela ne semblait pas être des félicitations. Prenant mon courage à deux mains, je me levai de mon lit pour aller voir ce qu’il se passait. En entrouvrant légèrement la porte de leur chambre, je pus remarquer Sensho recevoir bon nombre de coups de la part de son père. «Arrête avec cette histoire de pouvoir! Grandis un peu Sensho! Si tu continues comme ça, toute la famille va savoir que j’ai un fils complètement débile!»…ce furent les phrases marquèrent le plus mes oreilles indiscrètes. Mon oncle pris, quelques instants plus tard, la direction de la maison des non-Kakizaki. Ma décision ne fut toutefois pas d’entrer consoler mon cousin. J’avais, en quelque sorte, encore peur de la colère de l’adulte qui semblait toujours flotter dans l’air.

Après un certain temps, je me décidai toutefois à aller voir Sensho. Non, je ne le croyais pas, je ne l’aimais pas vraiment…mais j’avais l’impression qu’il y avait une sorte de ressemblance entre nous deux. Bien que ce fût d’une manière différente, nous n’étions pas comme les autres. De son côté, il croyait en quelque chose de tout simplement impossible, et du mien, j’étais, en quelque sorte, un échec de l’humanité ; Un être faible, pas plus intelligent qu’un singe et sans talent particulier. Il n’était toutefois plus dans sa chambre au moment où j’avais fait mon entrée. Ma recherche dans la maison ne se revéla pas, elle non plus, une grande réussite. Un étrange déclic m’amena à mon endroit habituel, celui où je m’assisais sur une pierre, regardant le ciel en espérant être comme les autres. À mon arrivée, il était bien là. M’approchant de lui de la même façon qu’il l’avait fait auparavant, la scène semblait identique, mais à rôles inversés. Mes yeux se posèrent quelques instants sur son visage, voyant ainsi les larmes qui coulaient à flot sur sa peau. Je ne sais pas pourquoi, mais à cet instant, il n’y eut qu’une seule phrase qui me passa à l’esprit.

«Lorsque la lune est verte…la vie peut être d’une douleur…»

Son regard se posa ensuite vers moi, me dévoilant ainsi la rougeur de ses yeux...et il me souria. Désormais, je connais le sens de cette phrase. Encore aujourd’hui, elle me hante l’âme. Nous étions tous les deux différents des autres et il l’avait remarqué la première fois qu’il m’avait vu. Il m’avait ouvert son monde car il savait que j’étais le seul à pouvoir y entrer…

Sept autres années ont passé pour un gros résultat de quatorze ans. On dit que le temps passe et que les gens changent, mais je n’étais pas réellement différent. Je ne crois pas exagérer en avançant que j’étais toujours aussi médiocre qu’avant. Au moins, j’avais désormais, en quelque sorte, des amis, même si ces mêmes personnes se trouvaient être mes cousins. Sensho et moi nous voyions beaucoup plus qu’auparavant, me déplaçant parfois chez lui avec mon père ou, encore, l’inverse. De plus, un autre Kakizaki s’était ajouté à notre petit groupe de marginaux : Renshen, le fils du forgeron. Il était…différent lui aussi. Certainement le seul de notre clan à être aussi batti, il possédait sans aucun doute la force d’un taureau…mais son intelligence devait elle aussi s’apparenter à cet animal. Un peu comme moi, il était souvent la cible d’insultes de la part des autres, mais de son côté, les coups ne venaient jamais, sans aucun doute grâce à son physique plus que convainquant. De plus, durant ces dernières années, nous avions commencé notre étude des trucs ninjas, en secret bien sûr. De son côté, Sensho comprenait toute la théorie sur le chakra, mais il n’avait pas réussit à l’appliquer. Je n’étais en aucun cas meilleur puisque plusieurs bouts de nos études restaient toujours incompris dans ma tête alors qu’au niveau pratique…je n’avais guère fait mieux que mon cousin. Renshen, qui n’avait commencé que depuis deux ans, était dans une brume totalle, autant mentalement que physiquement.

Nous étions à notre cachette habituelle, une petite grotte située à environ une heure de marche de mon village. De cette façon, nous nous assurions d’être tranquille pour faire nos « recherches » sans nos parents qui ne partageaient pas notre vision des choses. « Au lieu de perdre votre temps à étudier des choses inutiles, essayez de rendre service au village.» Les commentaires allaient, pour la plupart, dans ce sens. Bref, nous revisions, à ce moment là, les bases du chakra, voulant s’assurer de n’avoir rien manqué, ce qui aurait pu nuire à nos résultats.

«Eum…d’où provient l’chakra de not’ corps d’jà?»

Bien sûr, c’était Renshen qui n’avait pas encore compris un principe de base. Un peu fatigué de me répéter, je lâchai un long soupir avant de lui réexpliquer pour la je-ne-sais combientième fois.

«Il y a deux sortes de chakra…l’énergie corporelle et l’énergie spirituelle. Notre énergie spirituelle provient, en quelque sorte, de l’entraînement. De son côté, l’énergie corporelle, voici ta réponse, est créée par toutes les cellules de notre corps et…eum…il faut mélanger les deux énergies pour réaliser quoi que ce soit… »

Trouvant mon explication quelque peu manquante, Sensho en rajouta.

«Notre chakra circule constemment dans notre corps. Nous avons, en nous, 361 Tenketsus…des trous pour simplifier. C’est par ces trous là que nous pouvons, supposément, expédier notre chakra pour obtenir le résultat que nous recherchons. De plus, il y a huit portes qui contrôlent en tout temps notre chakra, sûrement pour ne pas que cette énergie aille un peu partout de façon disparate…Un peu comme…eum…lorsque tu manges. Ton corps envoie des signaux à ton cerveau pour te dire d’arrêter de manger et comme ça, tu arrêtes de t’empiffrer n’importe comment…tu comprends? »

Le regard de Renshen se fit plus que révélateur : il ne comprenait rien, ou très peu. C’était toujours ainsi lorsque sa bouche s’ouvrait subitement et que ses yeux fixaient de devant, tout ça sans dire un mot. En fait, nous ne lui en voulions aucunement car même nous, nous ne savions, finalement, que très peu sur le contrôle du chakra… ou du Hon’shitsu qui était le mot employé par nos ancêtres. En fait, les livres de notre clan donnaient des informations très différentes sur cette fameuse énergie, mais nous étions persuadé que c’était le même art vu d’une façon différente, un peu comme les langues : tous différentes, mais chacune servant à la même chose quoi qu’utilisant des mots différents pour décrire les mêmes choses. De notre côté, nous penchions davantage sur le côté de nos prédécesseurs car nous n’essayions pas de tirer d’énormes boules de feu ou encore de sauter en haut d’un building. Nous voulions invoquer un Yuushi, une entité provenant du monde des esprits prenant notre place. D’anciens guerriers qui revenaient du monde des morts, blablabla. Pour le moment, ils ne semblaient toutefois pas vouloir montrer le bout de leur nez…

Et ce fut à ce moment là que nous nous retournèrent tous vers la sortie de notre grotte. Quelqu’un qui toussait…ou plutôt qui crachait violemment. Ous ne voyions rien, mais le bruit était assez clair pour en imaginer la source. Rapidement, nous nous retrouvèrent tous à l’extérieur de notre cachette, n’ayant comme centre d’attention que l’homme si se tenait devant nous. Enfin…«tenir» n’était peut-être pas le bon mot puisqu’il était à genoux, une main sur le sol pour retenir sa chutte, l’autre sur le ventre, tentant en vain d’arrêter ce qui semblait être une hémorragie importante. Si ce n’avait été de la faible demande à l’aide, chacun d’entre nous n’aurait certainement pas pu quitter ce mode statue que nous arborions tous. Rapidement, Renshen ramssa l’homme dans ses bras puis l’emmena dans la grotte, le déposant sur une couverture, ce qui n’augmenta pas réellement le confort de la personne. Sensho, comme à ses habitudes, nous étonna par sa capacité à agir correctement en toute cironstances. S’arrachant un bout de son gilet, il improvisa un bandage qu’il entoura autour de la plaie pendant que je pressais sur la blessure d’une force jamais vue en moi, le stress n’aidant pas ma cause. Après plusieurs minutes où nos cœurs battaient plus rapidement qu’un joueur de batterie professionnel, l’état de l’homme se stabilisa. Il était facile de voir que le travail n’avait pas été accompli par un chirurgien, mais c’était bien mieux que de n’avoir rien fait.

«Je…je…je n’en…reviens pas…»

Mes paroles étaient saccadées, ma respiration haletante. Jamais dans ma vie une situation ne m’avait demandé autant d’énergie et de concentration. Bien que je m’en doutais déjà, j’avais désormais la certitude qu’être médecin n’était pas pour moi. Renshen, lui, était étendu dos au sol, réagissant un peu tel un coureur de cinq milles mètres venant tout juste de terminer. Mon autre cousin arobrait quelques gouttes de sueur sur le front, mais il avait de loin mieux gérer ses émotions. Le rescapé était un homme de la deuxième partie de la vingtaine. Ses habits étaient noirs mais il portait une veste verte qui semblait offrir une protection satisfaisante, et à son front…

« Hey! C’est…c’est pas un…bandeau ninja? Il…Il y a une sorte de feuille dessus. »

Sensho ramena immédiatement ses yeux sur le bandeau de l’homme.

«Exact! C’est…le bandeau du village de la feuille, Konoha no Sato. Mmmm…c’est sûrement un ninja blessé durant la guerre. Puisque nous sommes au pays de la Cascade, les pays de la Terre et du Feu doivent certainement s’affronter sur nos terres aussi… »

« Mmm...il a eu de la chance qu’on le trouve, ses chances de survie étaient très minces… »

Dès cet instant, une autre voix se fit entendre, de provenance inconnue. Au tout début, les mots n’étaient pas très clairs mais cela changea rapidement lorsqu’une nouvelle silhouette se fit voir à l’entrée. Environ de la même taille que le blessé, habillé de la même façon, quoi qu’avec quelques modifications au niveau des couleurs. Par contre, notre sang se glaça à la vue d’un autre bandeau : il y avait une sorte de roche gravée au milieu.

« Ahhhh…le voilà…vous l’avez soigné? »

D’un geste surhumain, une lame sembla se téléporter de sa hanche jusqu’à la gorge de l’autre ninja, de quoi réduire à néant tous les efforts que nous avions fourni jusque là. Certains se seraient arrêtés là, mais il dégaina une autre arme, un shuriken, plutôt énorme en plus. Il n’avait sûrement pas apprécié l’aide que nous avions donnée à son ennemi, voulant nous faire payer par le sang. Renshen se releva rapidement, armé d’un bâton qu’il avait trouvé la semaine précédente, mais il se retrouva rapidement sur le sol, peinturant ainsi le sol en rouge.

« Ta…ta…ta…on essaie rien…de toute façon, ça ne changera pas votre sort… »

Et ce fut incroyable. En un moment, l’atmosphère de l’endroit changea du tout au tout. En me retournant, je vis une chose pour la première fois. Sensho, les yeux en eau, était entouré d’une étrange aura bleue et un étrange vent parcourait la pièce. L’assassin en question, quoi qu’un peu déboussolé, envoyant son arme énorme vers mon cousin, mais cette dernière fut propulsée plus loin, passant tout près de mon visage. En un coup, cela se réalisa : une autre personne avait pris la place de mon meilleur ami. Un adulte, assez grand, un regard froid…complètement différent de la personne que je connaissais.

« Qu’est… »

Et une autre vie s’arrêta. En un éclair, le nouvel arrivant était devant le ninja d’Iwa et la tête de l’ennemi roulait sur le sol. Continuant les doigts du Yuushi, une longue épée de vent venant de prouver son efficacité. Dès que le corps du nouveau mort tomba sur le sol, une autre bourrasque de vent se présenta, ramenant ainsi mon cousin à sa forme originelle. Sensho avait réussi ce que nous voulions accomplir depuis désormais sept ans, mais aucune forme de joie ne se présenta. Nos regards se posaient sur le cadavre de Renshen, incapables de retenir nos larmes. Plusieurs disent que lorsque l’on gagne quelque chose, une autre s’envole. C’était une dure réalité que nous venions de rencontrer…

À ce stade ci, j’ai dix-sept ans, au tout début de ce que tout le monde appelle désormais la purge. Suite à la réussite de Sensho pour amener un Yuushi en notre monde, cela s’est fait beaucoup plus rapidement pour pousser notre art plus loin. Un an plus tôt, j’ai réussi à faire venir Fukatsu Mitsui, un Yuushi. Cela s’est passé lors d’un petit voyage avec Sensho, lorsque nous désirions, par pure plaisir, explorer un peu le pays, ayant déjà dans l’esprit de quitter nos villages respectifs pour se livbrer à une aventure plus excitante et où le regard des gens ne seraient pas aussi sévère. Nous nous étions livrés à une petite soirée de jeu malgré que je n’avais pas encore l’âge. Après quelques parties où ma chance s’était pointée pour la première fois de façon à se faire pardonner de m’avoir abandonné pendant les dix-sept premières années de ma vie, un homme, qui allait sûrement souffrir d’un bon mal de coude la journée suivante, m’attrapa par le col et me propulsa plus loin, étrangement plus habile à ce genre de choses que pour marcher sans osciller. Sortant par la suite un couteau de sa poche, il s’avança au mieux de ses capacités vers ma personne, poussant mon cousin qui essayait de le résonner par la même occasion. Ce fut à peu près semblable au jour de la mort à Renshen sauf que, cette fois, au lieu d’une grande bourrasque, un bruit sourd se fit entendre et certaines dalles sous mon corps craquèrent jusqu’à éclater. Je n’étais plus réellement là, mais je voyais toujours autour de moi. Des pensées m’envahissaient, beaucoup plus violentes que les miennes. Utilisant portes et fenêtres, la grande majorité des hommes se sauvèrent, mais celui qui m’avait bousculé n’eut pas la chance de faire de même. Les bras géants de Fukatsu saisissèrent l’ennemi puis il se mit en action. Mon moral ne me permet pas de vous cérire cette scène complètement, mais l’homme se retrouva avec une jambe et deux bras cassés, rien de moins. Il avait eu de la chance…car si mon esprit n’avait pas réussi à maîtriser un tant soit peu le colosse qui m’habitait, il aurait certainement prit son dernier souffle cette soirée là. Notre voyage s’écourta suite à cet événement, préférant retourner chez nous.

Quelques jours plus tard, vers vingt-deux heures, notre village avait allumé un énorme feu. Eh oui, c’était la fête des Kakizaki et une grande partie de la famille s’était réuni autour de la source de chaleur. Les voix étaient fortes et les rires de bon cœur, amenant une ambiance plutôt confortable, sans aucun doute avec l’aide des nombreuses bouteilles de sake désormais vides. Nous nous étions, Sensho et moi, mêlé à la famille, ce qui était assez rare. En cette journée, notre clan oubliait les différents présents entre certains membres de la famille. Il était même possible de voir oncle Rousho et grand-père Tensken rire ensembles, ce qui ne s’était pas vu depuis un an lors de la dernière fête. Je crois que le début de la dispute tournait autour du saumon de mon oncle alors que papy ne l’avait pas trouvé frais…tout ça qui avait dégénéré en : «Faut vraiment êt’ un échec pour dev’nir poissonier! » et « J’ai juste hâte que tu crèves le vieux! ». Bref, du pas très joli. Après quelques verres de notre part, mon cousin et moi-même, nous nous éliogniâmes un peu du groupe pour parler de trucs incompris par les plus vieux.

« Au juste…c’est vrai cette histoire de purge? Que des villages cachés ont commencé à tomber? »

« Je le crois bien…notre source à Bonsho semblait plutôt crédible… »

« Tu crois qu’ils vont venir ici? »

« Naaan…c’est pas comme si nous étions réellement des ninjas. Les Kakizaki ne connaissent même pas l’histoire de nos ancêtres et la grande majorité ne sait même pas ce qu’est réellement un ninja…Je ne vois pas pourquoi ils viendraient ici… »

Ce qui suivit ne semble possible que dans les films. Vous savez, lorsqu’un mec se met à parler d’une chose improbable et que du coup, il fallait absolument que cela arrive? Exactement la même chose. De nombreux bruits de pas se firent entendre d’un coup, attirant l’attention de tous les Kakizaki présents à la soirée. Le temps sembla s’être arrêté alors que tous les gens présents attendaient impatiemment l’arrivée de ceux qui produisaient un tel son. Ils devaient être une trenatine. Oh non, ce n’est pas énorme, je vous l’accorde, mais trente hommes entraînés à la guerre contre une cinquantaine de paysans n’arborant pratiquement pas une once de muscle, c’est déjà beaucoup trop. Ne sachant pas trop à quoi s’attendre, papy Tensken se releva, criant aux nouveaux arrivant plutôt difficiles à discerner avec l’absence de lumières du moment.

« Vous êt’ qui vous? Vous vn’ez faire quoi ici? »

Sans faire attendre, une flèche trouva sa place dans la gorge de mon grand-père. La panique totale, c’était peu dire. Tout le clan se sépara en plusieurs agglomérations courant dans tous les coins du village, mais que trop peu de défi pour les hommes qui nous faisaient face. Un à un, les Kakizaki tombaient, mais il était possible de voir certains de la famille s’échappant assez loin pour éviter la mort. De notre côté, Sensho et moi savions quoi faire : nous savions nous battre…ou du moins, nos Yuushi le savaient. Alors que nous étions dans des cachettes différentes, nous nous mirent en action…mais rien. Notre forme resta inchangé…en fait, nous n’avions même pas réussi à prendre contact avec l’esprit en question. Notre énergie était vidée et nos résultats obtenus grâce aux nombreuses années ne se montrèrent pas. Paniquant comme jamais auparavant, je me mis moi-même à fuir…comme un vrai lâche…c’est vrai. Moi qui croyais avoir obtenu une force assez grande pour me défendre contre tout, je venais de perdre toute la confiance que j’avais difficilement emmagasinée. Je n’allais jamais percevoir la mort de la même manière…

Je me retrouvai finalement au village de Bonsho. Pourquoi? En fait, Sensho et moi avions déjà décidé, entre nous, que si jamais quelque chose nous séparait, nous nous retrouverions à cet endroit. J’attendis pendant deux semaines…mais rien. Je vis quelques visages familiers, d’autres qui avaient réussi à s’enfuir comme moi, mais pas celui que j’attendais. Était-il mort? Je devenais étourdi juste en ayant cette pensée en tête. En fait, même aujourd’hui, je ne réussis pas à me faire à cette idée, alors imaginez à ce moment là…Je me décidai, avec difficulté, à bouger, à chercher un endroit. J’aurais bien pu tenter de vivre normalement dans ce petit village, mais une partie de moi s’y refusait. Je ne voulais pas redevenir comme avant…un homme sans utilité, où mon seul talent ne servirait pas, me ramenant à l’utilité zéro, comme au tout début. Si je pouvais changer quelque chose….

Après un long moment d’errance, je me joins à un groupe. Tous des ninjas, des rescapés du pays du feu selon eux. Chassés de leur maison, ils avaient dû fuir eux aussi, laissant tout ce qui leur était précieux derrière. Après quelques temps, nous firent la rencontre d’autres ninjas, eux aussi en cavale…et un autre…et un autre…jusqu’à ce que nous soyions d’une importance bien plus grande qu’auparavant. À partir de ce moment là, je n’ai pas trop compris. Les ninjas les plus influents discutèrent puis l’idée de former un autre « village » fut amené…et c’est ainsi que je suis là, au Houmei Kongen. Pointé comme un apprenti, je dû faire mes preuves, mais j’étais beaucoup moins doué que je ne l’aurais cru. Vous connaissez toutes les techniques supposément faciles? Pour moi, ce fut un calvaire. La plupart du temps, mes capacités étaient inutiles. J’étais, sans aucun doute, dans les bas fonds de la nullité, encore une fois…mais j’avais désormais un but…au moins. Après moults efforts, je parvins à décrocher le titre de Genin…de justesse. Même moi, j’hésite encore à savoir la raison de cette promotion, mais je préfère rester dans le silence et accepter, malgré les commentaires désobligeants à mon égard. Le jour où je pourrai apporter quelque chose au Houmei allait peut-être venir…dans mes rêves…



[FINI! Mais bon, j'ai pas corrigé les fautes ^^' Je travaille tôt le matin (Je suis en train de sécher mes heures de sommeil xD Et je ne reviens qu'après la limite qui m'a été donné =P Pour les fautes, je reverrai ça, mais attendez pas pour ça pour me valider =P J'AI RÉUSSI! Un chapitre et demi en moins de deux heures xD Mon record =P]

Si sa tenais à moi je te donnerai même pas de XP sale lent va XD

Heureusement que tu te rattrape grave avec l'histoire des Yuushi... Le concept dans le monde de PN Rédemption sera... intéressant à utiliser

Alors 9 XP présentation brut. Pour ce qui est d'une récompense pour la créatiion d'un nouveau clan sur PN, je crois que tu peux t'adresser à Tsunade, l'Admin en chef ^^

Tu commence avec le grade de Genin/Gardien de la Bibliothèque. profites en pour te cultiver sur tes ancêtres ^^ Mais je te changerai fréquemment de postes. Ah tiens c'est marrant il se passe plein de choses marrantes dans la Bibliothèque en ce moment ^^