[Planque des FdE] Sombres desseins...

Shaolan s’approcha de son vieil ami, ôtant le bandeau qui couvrait les yeux de ce dernier.

« Toi… » marmonna Mizuho en une vague de hargne

« Oh, flatté que tu te souviennes encore de moi, Mizuho-san » déclara Shaolan.
« Je n’oublie jamais un vulgaire déserteur en ton genre… » Maugréa le Mizukage
« Un déserteur ? Ah ah, c’est donc tout ce dont tu te souviens ? Tu as tort, tu oublie la meilleure partie…comment vont tes parents ? »

Visiblement les propos de Shaolan n’étaient pas anodins, puisque le sang de Mizuho bouillonna de rage à l’écoute…
« Leur honneur et sauf. Comment va ta femme ? » rétorqua-t-il avec un sourire cruel qui, se dit il en son fort intérieur, ne lui correspondait pas. Mais en cet instant, après l’évocation de l’assassinat de ses parents, Mizuho n’avait plus qu’une envie, frapper…et faire mal. S’il pouvait abattre moralement l’homme qui lui faisait face, il ne se priverait pas.

L’atmosphère sembla subitement perdre une dizaine de degré tandis que le dernier mot quittait sa bouche. Moins volubile qu’ils en avaient l’air, ces propos semblaient êtres de véritables boulets de canon abrasifs qui fusaient entre les deux individus.
Leurs regards se croisèrent, chargés d’éclairs, tandis qu’une tension palpable s’élevait dans la grotte humide.

Mizuho remarqua alors qu’il n’était plus attaché…Et qu’on l’avait sorti de sa cellule ! Un sourire se dessina sur ses lèvres, tandis que le regard glacial de Shaolan l’observait, chargé de haine, et visiblement peu enclin a répondre au dernier sous entendu…

« Bougres d’imbécile…Tu ne devrai pas me sous-estimer, j’ai grandi tu sais, depuis ce temps là… »

Le Mizukage se releva, se massant les poignets endoloris par ces trois mois de détention dans une geôle pourrie à se nourrir de viande avariée et d’eau boueuse.
Un sourire malsain se dessina sur les lèvres de Shaolan, qui semblait chasser de ses pensées un souvenir si douloureux qu’il le contraignait au mutisme…
« Montres moi, pour voir ? »

Mizuho, décelant l’air confiant et satisfait de l’entropiste, fulmina de rage et commença a composer quelques signes, avant d’être subjugué par une douleur insoutenable qui déchirait tout son corps, le forçant a l’immobilité. Son hurlement de douleur déchira la réalité, se répercutant en un écho jouissif dans toute la grotte. Mais personne ne pouvait l’entendre, excepté Shaolan qui y prenait un malin plaisir. C’était sa vengeance…une vengeance personnelle et un peu refroidie par le temps, mais cela restait un plaisir.

Il n’avait pas bougé, pas fait le moindre geste…Sa seule action avait été de concentrer son regard sur le Mizukage pour que ce dernier ne s’enflamme de l’intérieur, en proie a la douleur la plus vive qui soit.

« Au cas ou tu ne l’aurai pas remarqué, sombre crétin, le sang qui coule de tes lèvres n’est pas le tien… »
Shaolan se donna alors la peine de lever sa main vers Mizuho, dévoilant une entaille récente au creux de sa main.

Ne pouvant plus effectuer la moindre offense physique sous peine de se retrouver genoux a terre hurlant de douleur, Mizuho se releva, armé de sa seule arme restante : la parole

« Je vois que la tare qui te fais office de Kekkai Genkai a bien grandit, elle aussi… »

Dès lors qu’il avait comprit la situation, Mizuho savait qu’il était condamné. Désormais, Shaolan possédait tout droit de vie ou de mort sur lui, et sa fin était inéluctable… Tout ce que Mizuho pouvait faire à partir de maintenant, c’était profiter des minutes qui lui restait a vivre pour pourrir la vie du monstre qui lui faisait face. Une chose était certaine, il ne laisserait pas cette vieille connaissance lui ôter la vie avec ce sourire arrogant qu’il arborait en cet instant… Il ferait des dernières minutes de son existence un véritable enfer pour Shaolan…Et il avait les armes pour : Les souvenirs en tête des pires afflictions qu’ai jamais connu l’homme maudit qui se dressait face a lui, et qui semblait en cet instant si heureux et enthousiaste, lui qui avait connu tant de douleur et d’effroi…

« Quel dommage que tu n’ai pas pu aussi bien la maîtriser il y a quelques années, n’est ce pas ? Cela t’aurai certainement épargné bien du mal. A toi, et a d’autres… »

Epoussetant sa tenue d’un revers de la main, son souffle revenant peu a peu a la normale, Mizuho ne quittait des yeux sa vieille connaissance, attentif a la moindre de ses réactions.

Visiblement imperturbable, Shaolan tourna le dos à Mizuho pour se diriger vers un autel de pierre couvert d’ustensiles.
« En effet, si j’avais su, qui sait, tes parents seraient peut-être encore en vie aujourd’hui… »

Mizuho serra les poings, tentant de garder son calme… Il n’avait pas affaire à un débutant. Tous deux avaient souffert des afflictions de la vie, Shaolan plus que quiconque. S’était-il emprisonné entre des murailles d’insensibilité avec le temps ? Mizuho l’ignorait, mais si c’était le cas, il trouverait la faille…l’insensible défaut qui ouvrirait la brèche.
Une chose était certaine : il ne pouvait pas y aller de main morte…

« Alors, comment va ta vie depuis que tu l’a ruinée de tes propres mains ? » déclara le Mizukage en un regain de confiance.

Shaolan ignora le ton mesquin, se contentant de répondre sur le même ton.
« Tu veux parler du jour ou j’ai pu forcer ton minable de père à torturer et achever ta garce de mère avant de l’obliger à mettre fin lui-même a sa misérable existence ? Bien. Très bien même. Vois tu, je n’ai jamais été plus lucide que depuis ce merveilleux jour… »

Il se retourna vers Mizuho, l’air jovial, tenant entre ses deux doigts le bandeau qui avait eu pour seule utilité ces trois derniers mois de masquer les yeux du Mizukage.
« En revanche toi, visiblement avec ou sans ça, tu portes toujours un regard désespérément aveugle sur le monde. C’est d’une tristesse… » Déclara l’Entropiste en un air faussement affecté.

« Tristesse ? hum, c’est toi qui parle de tristesse ? J’ai eu une vie bien rempli, j’ai fini Mizukage et… »

« Tss, cesses donc d’étaler ta misérable existence. Mizukage tu dis ? Pas un seul de tes shinobis n’a daigné se lancer a ta recherche, je vois que comme toujours tu a su te faire aimer…
Godaime Hokage envoie des centaines d’homme en récupérer un seul, et toi, tout Mizukage que tu es, pas le moindre shinobi ne ce soucie de ton sort…Quelle ironie. Ne te voiles pas la face Mizuho-san, ta vie a été lamentablement creuse. Ton passage sur ce monde n’aura servi à rien ni personne… »

Mizuho ne ce soucia pas des paroles acides de Shaolan, sautant sur l’occasion qui lui était offerte.

« C’est vrai que ton existence aura servi a beaucoup de monde. Mutsumi-chan doit encore se souvenir de tout ce que tu as fait pour elle. Hum, suis-je bête, elle ne le peut même pas… »

A peine achevait-il sa phrase qu’une douleur lancinante terrassait son corps. Mizuho savait qu’il était allé trop loin, mais sentir la haine et la douleur grandir chez son bourreau l’encourageait à persévérer…Même si actuellement la douleur étouffait toute tentative de paroles. Mutsumi…Elle était la faille qui ouvrirait la brèche, celle qui balayerait les remparts psychologiques de cet homme comme s’il ne s’agissait que d’un simple château de cartes…

Le regard foudroyant de Shaolan restait figé sur le Mizukage, qui hurlait de douleur au sol. Ses yeux devinrent pourpres. D’un pourpre sanglant.



Reportant son attention sur les ustensiles, il s’affaira a nouveau à préparer le rituel, tandis que le souffle court et la respiration saccadée, Mizuho tentait de se relever péniblement.

« Remercies moi, Mizuho-san, je mets un terme a ton existence vide de tout rôle. Ta mort servira un grand dessein. Le plus grand d’entre tous…Elle sera tout sauf inutile, je te le promets. »

Pas le moindre sourire ne s’affichait sur les lèvres de l’entropiste, qui caressait une dague sculptée entre ses mains.

« Je n’ai pas foi en tes promesses… Shaolan. » murmura Mizuho le souffle court, les joues empourprées par la nouvelle vague de douleur insoutenable qu’il venait d’essuyer. « La dernière personne a qui tu a promis quelque chose, nous savons tous les deux ce qu’elle est devenu aujourd’hui… »

Une fois de plus, cette douleur calomnieuse et insoutenable le prit à la gorge…A la gorge seulement, étouffant en un râle d’agonie ses dernières paroles. Mizuho sentit ses pieds quitter le sol, tandis que sa gorge compressée empêchait tout air de passer. Shaolan s’était retourné vers lui le bras tendu, soulevant a distance le Mizukage à quelques centimètres du sol. Son regard ne cillait pas, mais le soulèvement prompt de son torse trahissait un certain emportement…

« N’évoques plus jamais son existence… »

La pression se relâcha légèrement autour de la gorge de Mizuho, qui inspira sa première bouffée d’oxygène avec soulagement. Cependant il était toujours maintenu en l’air.

Il trouva la force de sourire…
« Hé…Qu’est ce que je risque, la mort ? Je…ne suis pas stupide, Shaolan. Je sais très bien que tu ne me laisseras pas partir… »
La voix entrecoupée du Mizukage entre deux compressions de la glotte par son ennemi parvint a lâcher ces quelques mots. Shaolan attira Mizuho a lui d’un geste de la main, tandis que ce dernier flottait toujours à quelques centimètres du sol tel une vulgaire poupée…

Portant l’oreille de son vieil ami a ses lèvres, le fils de l’Entropie lui susurra ces mots…

« Bien pire que la mort, mon ami…La Vie… »

Mizuho écarquillait les yeux de surprise, tandis que les lèvres de Shaolan se pinçaient en un sourire.

« Je peux encore décider de t’épargner…Qu’est ce que la mort, comparée a une vie maculée de douleurs et de souffrances…Un paradis que tu ne mérites même pas, Mizuho-san, tu devrais me remercier. »

Détachant bien ses mots, parlant toujours a voix basse au creux de l’oreille de sa proie afin d’être sur de se faire comprendre, il continua…
« …Je peux te jurer que si l’envie de l’évoquer vient encore une seule fois caresser tes lèvres, je me chargerai de te faire goutter à des tourments si vif que ton esprit se refuse à les imaginer…Sais tu ce que cela fait, Mizuho-san. ? Te sentir pourrir de l’intérieur, agoniser sans pouvoir mourir, hurler au désespoir sans jamais être entendu…Sentir son âme lacérée en chaque instant à la simple évocation de son sourire… Non, tu ne sais rien… »

D’un geste de la main, il expulsa Mizuho à l’autre bout de la grotte. Ce dernier se cogna lourdement contre la paroi de pierre, avant de glisser sur le sol. Un filet de sang s’échappa de sa bouche, tandis que la pression qui enserrait sa gorge se relâcha enfin.

Il ne savait que répondre devant un tel…monstre, si humain pourtant.

« Le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui ne vaut rien. Il ne peut offrir aucune vie qui mérite vraiment la peine d’être vécue. Je veux changer ça, Mizuho-san… »

Il tourna ses yeux pourpres redevenus d’un noir obsidienne vers le captif
«…et tu es mon instrument de pouvoir. Taches de te tenir tranquilles. »

Ne tenant plus, Mizuho se releva, sentant une certaine colère monter en lui.
« Pfff, blamer la terre entière alors que tu es le seul fautif, tu es ridicule, Shaolan… »

Essuyant d’un revers de la main le sang qui coulait depuis ses lèvres, le Mizukage fit quelques pas titubants vers son tortionnaire.
Contre toute attente, Shaolan éclata de rire. Un rire froid, sans joie, un rire narquois, qui portait avec lui toutes les folles espérances du fils de l’Entropie.

« Moi ? Coupable ? Décidemment tu n’as rien compris…Voilà bien longtemps que je n’existe plus... Ton père a changé ma raison de vivre, ce qu’il y avait de plus beau sur terre, en une âme sans vie. Je suis mort en croisant son regard teinté d’indifférence. Mais comme si mon œuvre n’était pas encore accompli, une force surnaturelle m’a permis d’y survivre…J’ai longtemps erré, Mizuho, je vous ai observé, tous autant que vous êtes…Toi et ton village, laisses moi rire. Ces gamins que tu traînes dans la boue, pousse au fratricide, à la mort…Pour qu’ils deviennent des « ninjas du pays du sang », c’est ça ? Ah ah, tu es tout aussi pitoyable que tes prédécesseurs. Mais si cela peut te réconforter, tu es loin d’être le seul… Ces hommes qui ne vivent que pour eux, sans pitié ni humilité, qui se massacrent pour l’honneur…Ce même honneur qui a fait des milliers de morts mais n’a jamais sauvé personne. D’autres encore qui ne se sentent vivant qu’en exterminant père et mère… Même ceux qui paraissent honorables portent en eux la graine d’une immondice qui percera leur coquille de bonté apparente, tôt ou tard… »

Shaolan s’affaira a aiguiser la lame de cérémonie, préparant les composantes avec nonchalance.

« Les hommes sont fou, Mizuho, quelqu’un se doit d’arrêter leur folie. Ils ne méritent pas cette terre à laquelle ils aspirent, ils ne méritent pas de souiller plus longtemps le cours du temps de leurs actes odieux. Il n’y a plus d’humanité ici…seulement des reliquats de valeurs morales, et le pire de ce que la nature ai jamais créé, le plus odieux des mélanges, l’Homme, qui peu a peu prend une ascendance sur ce qu’il y a de beau en ce monde… »

« L’humanité a échoué dans son évolution, elle a raté une marche…Il est temps de faire cesser cette mascarade. »

Le ton résolu de l’homme fit couler une perle de sueur froide dans le dos de Mizuho. Fou…il était fou. Soudainement frappé par la démence de Shaolan, qu’il n’avait jusqu'à présent qu’entre aperçu, Mizuho se surprit a trembler…Ce n’était pas lui que l’Entropiste condamnait à une mort certaine aujourd’hui…C’était l’humanité toute entière. Comprenant les sombres desseins de son bourreau, Mizuho afficha un visage livide, blafard, duquel coulaient des perles de sueur froide. Il n’avait pas le choix : si part sa mort il pouvait préserver le monde de la folie de ce type, il ne devait pas hésiter une seconde de plus. Prenant ce qui restait de son courage a deux main, il ouvrit la bouche, plaçant sa langue sur sa rangée d’incisives, avant d’entamer la descente sèche de sa mâchoire, anticipant déjà le bruit du claquement sec que produirait la section de sa propre langue…

Sa mâchoire fut cependant comme paralysée par une pression invisible. Shaolan ne daigna même pas tourner la tête vers celui-ci, se contentant d’effectuer un balancement de son index par-dessus son épaule en signe de négation…
« te te, je te déconseille de tenter ce genre d’actes stupides. Te suicider n’arrangerait en rien ton affaire… »

Paralysé…ce n’était plus seulement sa mâchoire, mais maintenant l’intégralité de son corps qui refusait d’obéir a sa volonté. Mizuho vit Shaolan s’approcher de lui, la dague en main, incapable d’accomplir le moindre geste, impuissant. Les pieds de l’entropiste foulèrent le sol avec une légèreté consternante, comme s’il flottait en cet instant sur un nuage de bonheur. L’accomplissement de tout un rêve, toute une destinée…

« Tu vois, Mizuho, tout est prêt, et rien ne semble vouloir se produire…Comme si le destin lui-même me confiait la tache de le soulager de notre espèce…C’est ainsi que doivent se dérouler les choses, acceptes le… »

Le corps de Mizuho fit quelques pas vers Shaolan, en dépit de la volonté de son propriétaire qui trépignait de rage. Les deux hommes se retrouvèrent au centre du pentacle dessiné sur le sol, tandis que Shaolan tendait la dague a Mizuho, qui la prit sans hésiter… Du moins son corps, dont le contrôle lui échappait totalement ! Il ne pouvait que se regarder accomplir ces gestes absurdes, incapable d’influer sur le moindre centimètre carré de sa propre enveloppe charnelle.

Shaolan plaça ses doigts devant son visage, formant le signe si connu de tout ninja. Il parut absent quelques secondes, comme projeté ailleurs…
Lorsqu’il ouvrit a nouveau les yeux, ceux-ci brillaient d’une lueur fugace. Inspirant profondément, un sourire serein aux lèvres, il demanda à Mizuho.

« Peux tu la sentir…? »

Bien évidemment il n’eut aucune réponse. Mizuho ne parvenait même pas a contrôler sa propre bouche, qui restait désespérément muette, en dépit de tout ce qu’il désirait ardemment hurler au visage de ce monstre. Shaolan le savait pertinemment, lui seul en cet instant était capable de contrôler les mouvements de lèvres de son vieil ami. La question était purement rhétorique…

« L’odeur de la Fin. »

Mizuho, du moins le Mizuho physique, empoigna fermement la dague, tandis que Shaolan laissait son propre chakra circuler de part et d’autre de son corps en abondance, imprégnant le sol de son énergie spirituelle qui venait illuminer le pentacle d’une lueur pourpre…
Le corps de Mizuho se mit alors a genoux sur le sol, posant sa main gauche au centre du pentacle, qu’il empala lui-même à l’aide du poignard que tenait sa main droite…



Une douleur sans borne, sans nom, Mizuho pouvait sentir son âme se faire avaler peu a peu cette dague. Des perles de sang semblaient chuter…Vers le haut, comme attirées par le plafond. Hurlant de douleur, le mizukage pouvait toujours crier…C’est comme si Shaolan qui se tenait a ses coté lui ôtait peu à peu la vie, la faisant passer dans…ce trou noir qui se formait peu a peu, grossissant a vu d’œil. Il était semblable a une déchirure de la réalité, qui se nourrissait des gouttes de sang suintant de sa main afin de s’élargir encore et toujours…Le sang qui s’échappait de sa main et qui n’était jusqu'alors qu’un mince filet s’élargit lui aussi, comme si la faille se faisait plus gourmande…

Mizuho sentit ses forces le quitter, tandis qu’au liquide pourpre qui s’échappait de sa main venait s’ajouter…sa vie. Un volute blanchâtre semblait s’évaporer de son corps pour gagner a son tour le trou noir…le souffle que provoquait cette chose en grandissant était telle que Shaolan du porter son bras en protection, tandis que la grotte elle-même s’effritait autour d’eux.

Faible…Mizuho se sentait si faible. Cette sensation…Sa vie qui s’échappait de son corps peu a peu, ses yeux qui se révulsaient, sa conscience qui menaçait de sombrer dans le néant un peu plus chaque seconde…

Il sentit que la prochaine expiration qu’il ferait serait aussi son dernier souffle. La dernière bribes de vie quittait son corps, afin de gagner le gouffre qui occupait maintenant toute la cavité…Des profondeurs de ces ténèbres émanaient une aura de malfaisance comme Mizuho n’en avait jamais perçu…Ce qui se terrait dans l’ombre de cette faille était le pire fléau que la Terre n’ai jamais connu.

L’idée de pouvoir influer le cour des choses le quitta peu a peu, et Mizuho s’abandonna a la mort.
Soudain…tout cessa. Il pouvait encore entendre son cœur battre faiblement, et un faible soulèvement du doigt lui fit comprendre que Shaolan ne le contrôlait plus… Si seulement il avait encore la force de se lever, alors, peut-être que…

Shaolan fixait d’un regard furieux la faille qui avait cessé de grandir.
« QUOI ?!!! »

Sans ce soucier le moins du monde de Mizuho, il dressa a nouveau ses deux doigts, ré effectuant une projection en chacun des lieux…La sunnite était toute aussi surprise que Nekura, qui haussait les épaules devant l’air furieux du fils de l’Entropie. Tanto était encore en vie. Torse nu, seul au milieu du pentacle, il frappait du poing sur le sol de pierre lorsque la projection de Shaolan gagna la planque de Kumo. Ce n’était pas lui non plus…Ishigami fouillait déjà l’esprit de sa jeune Kirienne captive qui portait en elle le pouvoir de l’eau, Gamuran traçait de son ongle crochu une cicatrice sur la joue du descendant des Tsuchikage, qui s’était visiblement montré un peu trop ravi d’être encore en vie…Le jeune Uchiwa crachotait du sang, a moitié inconscient, tandis qu’Aya la furibarde le traitait de tout les noms…
Sa dernière projection fut pour le Pays du feu…

[la suite ICI]

Regagnant au plus vite son corps, il se retrouva nez a nez avec le Mizukage, qui fonçait vers lui, la Dague de cérémonie en main, la rage au ventre.

Il laissa ce dernier approcher, avant de lever la main vers Mizuho. Ce dernier se vit perdre une fois de plus le contrôle de son corps, qui cessa sa course folle, fit tourner la dague afin de changer l’orientation de la lame, et se trancher lui-même la jugulaire d’un geste sec…

S’effondrant en un râle silencieux, Mizuho sentit toute la douleur que pouvait provoquer ce genre de mort, avant de s’éteindre, le visage baignant dans son propre sang…

Le regard mauvais, Shaolan observait le cadavre… La tempête qui balayait toujours les lieux forcait le sang répandu sur le sol a couler en un sens unique.

« Tsss…moi qui voulait t’offrir une mort honorable… »

Il tourna les talons, disparaissant. Sa seule pensée était on ne peut plus claire…Raijin. Il lui fallait Raijin.

Du gouffre de néant qu’il laissait ouvert derrière lui en quittant la caverne, un murmure s’éleva des profondeurs.

« Enfin…Enfin Libre… »

Un œil jaune s’ouvrit dans le noir, tandis qu’une patte écailleuse franchissait la faille. Déjà, derrière le monstre, se dressaient des centaines d’autres esprits désireux de prendre l’air après tous ces siècles d’emprisonnement…